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Metz: les dessous pas très nets du forfait de Wawrinka

Stan Wawrinka

Stan Wawrinka - AFP

Blessé à la cheville, Stan Wawrinka, tête d’affiche du Moselle Open, s’est retiré ce vendredi après-midi. Un désengagement presque « écrit » tant le Suisse n’avait pas montré un enthousiasme débordant à l’idée de revenir en Lorraine. Décryptage.

Jeudi soir, les loges des Arènes de Metz étaient bondées. On s’était pressé pour voir de près, presque toucher, Stan Wawrinka, le vainqueur sortant de Roland-Garros. Pour son entrée en lice face à l’Allemand Dustin Brown (succès 4-6, 6-3, 7-6), le numéro quatre mondial s’était tourné la cheville sur une reprise d’appuis, dans le dixième jeu du premier set. Cela ne l’avait pas empêché d’achever son match.

En conférence de presse, après avoir glacé sa cheville, Stan Wawrinka avait lâché : « C’est moins bien que ce que je ne pensais… » Une petite phrase lourde de sens. « Ce matin, on ne doute pas que l’articulation était douloureuse. « Sa cheville n’était pas belle à voir, témoigne Julien Boutter, le directeur du tournoi. Il a essayé de taper ce matin mais ça n’allait pas. On lui a proposé de passer des examens à Metz mais il a préféré rentrer chez lui. » L’ATP n’a même pas pu – ou voulu – organiser une conférence de presse. Un avion privé attendait « Stan » à l’aéroport de Metz-Nancy-Lorraine.

Il pose un lapin l’an passé

Avec quelques grosses échéances à venir, le Suisse n’allait évidemment pas se dépouiller. Son forfait devenait évident. Presque inévitable si l’on resitue l’histoire de désamour entre le Suisse et les organisateurs du Moselle Open. L’an passé, les Lorrains avaient misé sur « Stan the Man ». Garantie à l’appui, il était annoncé en tête de gondole. Mais celui-ci se décommandait pour « raisons personnelles. » La Suisse venait de se qualifier pour la finale de la Coupe Davis (3-1 face à l’Italie) et Wawrinka avait un réel pépin au coude, qui nécessitait une infiltration. Plutôt que d’attendre le tirage au sort du tableau, il annonçait son forfait le vendredi, par mail, via son agent.

Fous furieux, les dirigeants du Moselle Open, menaçaient alors de l’attaquer en justice pour ne pas avoir respecté le contrat, signé des mois à l’avance. Ils sont sûrs de leur droit mais c’est une démarche qui ne se fait pas dans le milieu. Sauf qu’Yvon Gérard, l’un des patrons du Moselle Open, notaire, entamait les démarches.

Bienvenue dans le monde du business

Les échanges entre les deux clans ont été secs et coûteux pour le joueur suisse. Durant le tournoi de Monte-Carlo, une négociation était entamée. Le deal : « On annule les procédures si tu reviens.. » A cette époque, « Stan the Man » n’a pas gagné Roland-Garros. Le prix négocié n’est pas celui auquel il aurait droit maintenant.

D’où cette petite phrase de Stan Wawrinka, mercredi, lors de la conférence de presse – obligatoire – d’avant-tournoi. « On ne m’a pas laissé trop le choix… » Cela avait jeté un froid chez les journalistes locaux. Bienvenue dans le monde du business… Mais le vainqueur de Roland-Garros est un grand professionnel. Mené d’un set par Dustin Brown, il aurait pu lâcher l’affaire, toucher son chèque – en fait, le virement bancaire était déjà effectué – et rentrer à Lausanne. Il a eu horreur de la défaite. C’est tout à son honneur. Mais il ne lui fallait pas en demander plus…

ES