Paris-Bercy : Llodra ne craint personne

Michaël Llodra - -
Certes, Michaël Llodra est 121e mondial. Certes, il a subi 9 éliminations au premier tour sur 13 tournois disputés cette saison. Mais c’est gonflé à bloc qu’il a abordé son quart de finale de Bercy, largement remobilisé par ses exploits des tours précédents. Après les 2,06m de John Isner, et le mètre 98 de Juan Martin Del Potro, c’est le mètre 98 de Querrey qui se dresse sur sa route. Seulement, dans ce tournoi de Bercy, personne ne prend Llodra de haut.
D’ailleurs, s’il n’affiche « que » 1,90m sous la toise, le Français n’a rien à envier à son adversaire dans la catégorie « grand serveur ». Le huitième jeu de la première manche, bouclé en… 47 secondes par le plus petit des deux en est la parfaite illustration. Autant dire que dans cette rencontre, les rallyes de fond de court n’ont pas la cote. Des services supersoniques et des volées en pagaille. Les points défilent et aucun des deux cogneurs ne cède sur sa mise en jeu. Le tie beak était inévitable, et Llodra… irrésistible. Tout en culot, avec une deuxième balle à 176 km/h extérieure à 5-4 en sa faveur dans ce jeu décisif, il s’offre une balle de set et empoche la mise dans la foulée. Du grand Llodra.
Cinq balles de break sauvées à 4-2
Galvanisé par le gain de cette première manche, le gaucher enchaîne. Il s’offre le premier break du match dès le 2e jeu, et le confirme en inscrivant… 4 aces lors du 3e. Rien ne semble pouvoir arrêter le chouchou du public. Bercy exulte. Seulement, Querrey n’a pas défait Djokovic et Raonic pour rien. Alors que Llodra se laisse légèrement gagner par l’euphorie à 4-2 en sa faveur, l’Américain serre le jeu, et se détache à 0-40. Mais ce Llodra-là était trop fort. Le Français efface les balles de break une à une. La quatrième et la cinquième aussi, avant de remporter, une nouvelle fois, sa mise en jeu.
La suite ne fait pas l’ombre d’un doute. La deuxième balle de match sera la bonne. 7-6, 6-3, et toujours pas le moindre set de perdu dans ce tournoi. En demi-finale, le marathonien David Ferrer, du haut de ses 175 centimètres, offrira, c’est vrai, une tout autre équation. Seulement, le Llodra de Bercy paraît posséder toutes les clés pour réussir. Arnaud Clément, capitaine de l'équipe de France, est optimiste : « Ça ne va pas être évident, parce que Ferrer un est un formidable relanceur, et surtout le numéro 5 mondial incontesté depuis un bon moment. Mais en voyant "Micha" jouer, servant et volleyant comme ça, pourquoi pas ? Il montre une certaine constance à jouer de manière exceptionnelle depuis quelques jours. Pourquoi ne pas continuer demain... »