Tennis: pas d’exploit à Madrid pour Kouamé mais une progression linéaire depuis un an

Moïse Kouamé, protégé de Gilles Simon, a atteint le meilleur classement de sa carrière, autour de la 840e place mondiale, fruit d’une progression vertigineuse vers les sommets qu’il aspire à conquérir.

Le miracle ne pouvait avoir lieu. En lui offrant l’opportunité de défier un joueur du top 100 avec une invitation pour les qualifications, le géant IMG, propriétaire du Masters 1000 de Madrid, ne s’était sans doute pas imaginé voir Moïse Kouamé l’emporter.

Le but premier était probablement de lui faire découvrir l’ambiance de la Caja Magica, et de parfaire son apprentissage en accéléré en lui permettant de se confronter au niveau des meilleurs.

A 16 ans, Moïse Kouamé n’en fait pas encore partie. Face à Botic Van De Zandschulp , 88e joueur mondial, (3-6, 2-6), la marche était un peu trop haute pour le jeune espoir français. Mais le potentiel est immense, et la progression depuis un an, très intéressante.

Sensation de la dernière édition de Roland-Garros où il avait écarté deux têtes de série chez les juniors pour se qualifier en quart de finale, à seulement 15 ans, Moïse Kouamé s’est illustré sur le circuit ITF cette année, lui qui alternait déjà entre monde pro et le circuit juniors la saison passée.

Le Français d’origine camerounaise et ivoirienne, 17e chez les juniors, a disputé sa première finale chez les pros lors d'un tournoi Futures de Sharm El Sheikh, en Égypte, le mois dernier. Une première pour un 2009. Plus jeune joueur du top 1000, Kouamé est aussi le seul de sa génération à compter des points ATP.

Ovni de sa génération

Lundi, il a atteint le meilleur classement de sa carrière, autour de la 840e place mondiale (838e), fruit d’une progression vertigineuse vers les sommets qu’il aspire à conquérir.

Quart de finaliste en début d’année sur un autre 15.000 dollars disputé dans la ville Sharm El Sheikh, Kouamé s’est hissé en quarts d’un 25.000 dollars à Antalya, puis en demies d’un tournoi équivalent, toujours en Turquie, au début du mois d’avril, ne s’inclinant qu’en trois sets face au Polonais Michalski, 344e joueur mondial.

Détenteur d’une invitation pour les qualifications du tournoi Challenger de Brest, en octobre dernier, il s'était déjà illustré en sortant le 217e mondial Denis Yevseyev, devenant ainsi le quatrième plus jeune vainqueur d'un match en Challenger (derrière Marcelo Saliola, Félix Auger-Aliassime et Rafael Nadal).

Une semaine plus tôt, il disputait son son premier match chez les pros au 1er tour du Challenger de Saint-Brieuc, s’inclinant contre Jules Marie après avoir offert une belle résistance dans le premier set (6-4, 6-0). Avec Moïse Kouamé, tout va plus vite.

Conseillé par Gilles Simon

"Ce garçon, de ce que j'ai vu en tant qu'entraîneur, c'est vraiment du très bon. Je dirais même qu'il est exceptionnel", témoigne l’un de ses premiers entraîneurs en Belgique, Carlos Rodriguez, auprès de La DH. "Exceptionnel pour toute une série d'éléments, pas uniquement sur le plan tactico-technique. Il est sérieux, déterminé et vit pour son sport. Moïse, malgré son âge, c'est un professionnel à l'état pur."

Passé par le pôle France de Poitiers, le natif de Sarcelles a rejoint en mars 2022 l’académie Justine Hénin, à Louvain-la-Neuve en Belgique, puis l’académie Mouratoglou dans le sud de la France, où il a eu tout le loisir de s’entraîner avec les meilleurs joueurs du monde qui passaient par là.

Soutenu par Laurent Raymond, entraîneur de l'équipe de France de Coupe Davis, en Egypte, Moïse Kouamé a voyagé en Turquie avec Roberto Vavassori, préparateur physique de la fédération. Depuis quelques semaines, il est suivi par Gilles Simon, retraité depuis 2023, qui viendra lui apporter sa science tactique, après avoir épaulé Daniil Medvedev.

QM