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Tsonga, seul au pays des Mousquetaires ?

Jo-Wilfried Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga - -

Auteur d'une superbe saison et enfin débarrassé de ses soucis physiques, le Manceau éclipse Gaël Monfils, Gilles Simon et Richard Gasquet. Après sa récente victoire au tournoi de Vienne, il s'impose à 26 ans comme la véritable figure de proue du tennis français.

Le temps des quatre « nouveaux mousquetaires » semble bien loin. En cette fin de saison, seule l’épée de Jo-Wilfried Tsonga apparait encore affutée. Le Manceau a endossé le costume de d’Artagnan, le plus connu de la bande. Derrière le héros charismatique, Athos Monfils, Porthos Simon et Aramis Gasquet sont dans la pénombre. Déjà pétaradant depuis plusieurs mois, « Jo » a enfoncé le clou le week-end dernier en remportant le tournoi de Vienne (Autriche). Avec la manière. « Ses prestations sont fabuleuses, admire Henri Leconte. Bravo à lui. Il s’est vraiment pris en main. Il a évolué dans son jeu. Il est plus agressif, il perd moins de temps à rester au fond du court. Et ça paie ! »

Epargné par les blessures, le désormais n°7 mondial, épaulé par Michel Franco (son ostéopathe), s’éclate sur le terrain et fonce droit vers les Masters de Londres. « L’impératif pour lui, c’est d’être dans une grande forme physique, explique Patrice Dominguez. Je pense qu’à ce niveau-là, il a trouvé le juste équilibre. Ça lui a permis de passer un cap. » Un cap franchi sans l’aide de son entraîneur historique, Eric Winogradsky. L’émancipation, au printemps dernier, lui a permis de repenser son jeu. « Il a plus en confiance parce qu’il est libéré sur ses choix, poursuit l’ancien DTN. C’est lui qui décide. A un certain moment, lui-même l’a dit, il faudra retourner son l’œil d’un entraîneur pour peaufiner les réglages. Mais cette liberté lui convient très bien pour l’instant. Il est heureux de gérer son tennis et d’administrer sa carrière. Ça veut dire qu’il a atteint sa maturité. »

Leconte : « Il n’y a pas que Jo »

Une maturité qui le place au plus haut de la scène médiatique, loin devant ses compères de Coupe Davis. « Il a repris une position de leader par rapport à Gaël Monfils, beaucoup plus inconstant, estime Dominguez. Gasquet et Simon sont un ton en-dessous. Il faut se frotter aux meilleurs en permanence pour progresser. Dans ce domaine-là, Jo est au-dessus du lot. Il est régulier. S’il y a une défaillance des quatre meilleurs mondiaux, il peut espérer accrocher un Grand Chelem. » Après sa demi-finale à Wimbledon (victoire sur Federer à la clef) et son quart à l’US Open cette saison, il semble bien être le seul.

Un avis pas forcément partagé par Henri Leconte. « Il n’y a pas que Jo, souffle l’ancien finaliste de Roland-Garros (1988). C’est une génération assez riche. Mais ils ont chacun une façon de jouer différente. Monfils est aussi talentueux que Tsonga. Il doit simplement régler ses gros problèmes de préparation physique. Simon ne fait pas de bruit, il est moins médiatique, mais il est quand même présent lui aussi. Seul Gasquet, qui a pourtant un énorme talent, a du mal à confirmer. » Tout ce petit monde se retrouvera à Paris-Bercy, pour le BNP Paribas Masters, la semaine prochaine. Avec Tsonga en figure de proue, lui qui jouera son billet pour Londres.

Alexandre Jaquin avec G.Q. et R.P.