Autopsie d'une raclée

Jo-Wilfried Tsonga - -
Tsonga, pas mieux que Gasquet
Les hommes ont changé mais le résultat est le même. Rafael Nadal a puni Jo-Wilfried Tsonga (6-0, 6-2, 6-4), ce dimanche, de la même manière qu’il avait humilié Richard Gasquet (6-3, 6-0, 6-1), vendredi lors du premier simple de la demi-finale de Coupe Davis, à Cordoue. La France est donc éliminée en demi-finales de la Coupe Davis (3-1) après y avoir (un tout petit peu) cru samedi à l’issue de la victoire éclatante du double Tsonga-Llodra sur Lopez-Verdasco. « La France est à sa place, a-t-il reconnu fataliste. On s’en sort bien d’avoir marqué un point… » D’un point de vue arithmétique, « Jo » a donc fait « mieux » que le Biterrois en remportant deux jeux de plus (A eux deux, Tsonga et Gasquet n’auront inscrit que 10 jeux face à Nadal…). Le Manceau ne s’est procuré aucune balle de break durant la rencontre. Au total, il n’a remporté que six points sur la mise en jeu du numéro deux mondial, exceptionnel ce week-end. CQFD.
A la recherche d'un leader
On le disait fatigué après sa finale perdue à l’US Open, ce lundi. Mais Rafael Nadal a assuré à la perfection ce rôle de leader derrière lequel les Bleus ont couru tout le week-end en l’absence de Gaël Monfils, blessé. Préservé vendredi au profit de Richard Gasquet et Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga a semblé se parer de l’habit de taulier, samedi lors du double. Le soufflé est vite retombé dimanche. L’Espagne, invaincue sur ses terres en Coupe Davis depuis 1999, n’a jamais tremblé. « On n’a pas de leader au niveau d’un Djokovic, d’un Federer ou d’un Nadal », rappelle Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC. « On ne peut regretter qu’une chose : c’est que Gaël Monfils n’ait pas joué. L’année dernière, l’Espagne est venue à Clermont sans Nadal et la France avait gagné 5-0. Là, on a joué sans Monfils qui est notre meilleure arme sur terre et on a pris une raclée. » « Personne n’est indispensable », botte en touche Tsonga.
Quatre matches, aucun suspense
Rarement des matches de demi-finales de Coupe Davis n’auront été autant déséquilibrés. Au total des trois simples, Richard Gasquet, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga n’ont inscrit que seize jeux (19 si l’on compte le dernier simple de Gasquet face à Verdasco !). « C’est tout simplement la différence qu’il y a entre le numéro 1 mondial sur la surface et les 10e ou 15e joueurs », note Tsonga. Le double a rendu la monnaie de sa pièce à l’Espagne en ne laissant que trois petits jeux à la paire Lopez-Verdasco. « Chaque match a duré à peine plus de deux heures, c’est du jamais vu, note Patrice Dominguez. Il y a eu quatre matches à sens unique dont trois contre les Français. » Une question de talent et d’attitude déplorée par Guy Forget et par Michaël Llodra en off. Le Parisien n’aurait pas vraiment apprécié le comportement trop vite résigné de Richard Gasquet, vendredi. Le débriefing risque d’être aussi épicé qu’un bon chorizo. Le premier adversaire des Français en 2012 sera connu ce mercredi ; le tirage au sort aura lieu à Bangkok.