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Chardy veut revoir la lumière

Le Palois va essayer de profiter de sa sélection en Coupe Davis pour relancer sa carrière

Le Palois va essayer de profiter de sa sélection en Coupe Davis pour relancer sa carrière - -

Appelé de dernière minute après la cascade de forfaits qui a frappé l’équipe de France, opposé à l’Autriche à partir de vendredi à Vienne au premier tour de la Coupe Davis, le Palois espère relancer une carrière en souffrance.

A 24 ans, et alors que ça carrière patine, le Béarnais a l’occasion de prendre un nouveau virage dès vendredi en Autriche. Après les forfaits de Tsonga, Monfils et Gasquet, Guy Forget à fait appel au joueur, qui sans ces défections n’aurait certainement pas été du voyage en Autriche. Profitant de ce coup de pouce du destin, Jérémy Chardy devrait affronter Jurgen Melzer, solide n°10 mondial. Quarante-cinq places séparent les deux hommes, mais sous la tôle du hangar de l’aéroport de Vienne, le Français ira à la baston sans faire la fine bouche. « Et puis le fait d’avoir des coéquipiers et un capitaine ça peut aussi m’aider à me sentir mieux », souligne-t-il.
Pour ce vainqueur de Wimbledon, dans la catégorie junior, en 2005, année de son entrée sur le circuit pro, et qui n’est depuis jamais parvenu à entrer dans le top 30, le rendez-vous avec l’équipe de France, son second après un match sans enjeu contre les Pays-Bas en septembre 2009, pourrait lui faire revoir la lumière après une période noire. « Il y a eu beaucoup de choses compliquées en ce début de saison pour moi, admet-il. Je n’ai pas encore gagné de match, il me manque des repères. C’est toujours un peu l’inconnu… »

Un virus le rend amnésique

Cet automne, de retour de Russie, il perd connaissance dans l’avion qui le ramène de Saint-Pétersbourg. Un mystérieux virus le rend amnésique, l’obligeant à quitter l’appareil dans un fauteuil roulant. « Je n’étais vraiment pas bien, j’ai perdu la mémoire pendant six heures. J’ai vraiment tout oublié. Quand on ne se souvient plus comment on s’appelle, ça fait vraiment peur », racontera t-il plus tard.
Sportivement, le Palois n’est pas forcément mieux. Depuis un bon tournoi de Toronto, en août, qu’il quitte au stade des quarts de finales, c’est là aussi le trou noir. Pas un match gagné sur le circuit ATP depuis la mi-octobre. Il traverse les Internationaux d’Australie comme un fantôme.
Il y a quinze jours, Chardy taille dans le vif en abandonnant son entraîneur de toujours, Frédéric Fontang, pour rejoindre l’académie Mouratoglou. « Je devais passer à autre chose, même si ça a été un choix très difficile. » Avec son nouveau coach, il se remet au travail, et malgré une défaite d’emblée à Dubaï, retrouve le sourire. « J’ai de nouveau envie de taper dans la balle. »
Vendredi contre Melzer, il se pourrait bien qu’il soit sacrifié pour préserver Llodra pour le double. Mais qu’importe ! « On a besoin de moi, je vais tout donner », lâche-t-il. Avec l’espoir de voir enfin le bout du tunnel.

Louis Chenaille (avec E.S. à Vienne)