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Coupe Davis : Clément étrenne ses galons

Arnaud Clément

Arnaud Clément - -

Après 13 ans de mandat de Guy Forget, Arnaud Clément va endosser pour la première fois son costume de capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, ce vendredi face à l’Israël. Avec appétit, mais sans vouloir tout bouleverser.

Le bandana et les lunettes sont au placard, la place sur le court a changé, mais impossible de ne pas reconnaître Arnaud Clément. Après treize ans où la longiligne silhouette de Guy Forget a veillé sur ses troupes en Coupe Davis, c’est au tour de la « Clé » de s’asseoir sur la chaise de capitaine. Une nouvelle page de l’histoire de l’équipe de France que le jeune retraité de 35 ans va commencer à écrire, avec ses joueurs, à partir de ce vendredi face à l’Israël. Alors forcément, pour l’Aixois, la pression doit être forte. Mais à l’écouter, pas plus que ça. Tout juste s’avoue-t-il « content et excité ».

Pour le vainqueur de la Coupe Davis 2001, pilier du simple et du double en tant que joueur durant une décennie, le changement de costume s’est à peine fait ressentir. « J’essaye de faire les choses le plus naturellement possible, explique-t-il. Est-ce que je dois mettre une distance ? Pour l’instant, je ne l’ai pas ressenti dans les choix que j’ai eu à faire et dans mes explications. Je ne le juge pas nécessaire et je ne pense pas qu’à l’avenir cela le sera. »

Plus que dans ses résultats, l’un des premiers défis de Clément sera en effet de prendre la pleine mesure de son poste et de se situer face à ses joueurs, dont il a été le coéquipier durant de nombreuses années. Alors, différent, Arnaud Clément ? « Il a instauré naturellement une distance mais dans d’autres situations, il y a une proximité du fait de l’âge et qu’on ait joué ensemble », tempère Julien Benneteau, qui voit Clément s’inscrire dans « la même lignée que Forget ».

Llodra : « Ça fait un peu bizarre »

Un sentiment partagé par Jo-Wilfried Tsonga, le numéro un français : « Il est égal à lui-même, c’est toujours le même, il n’y a pas de surprise. On peut rigoler mais je crois que, comme quand il était joueur, il y a un moment pour tout : un pour rigoler et un pour être très sérieux. » « Une petite barrière s’est dressée, tout à fait naturellement d’ailleurs. Ça fait un peu bizarre, je ne vais pas vous mentir, mais on s’acclimate bien », renchérit Michaël Llodra.

Après le mandat du calme et pragmatique Forget, l’attitude du nouveau capitaine des Bleus pendant les matchs sera également scrutée avec attention. « Je m’imagine assez expressif car je l’étais en tant que joueur et je le suis sur les tournois du Grand Chelem quand les joueurs sont sur le court, pense Clément. Ça me fait vibrer. J’imagine que ça sera décuplé en Coupe Davis. » La réponse définitive interviendra ce vendredi.

Le titre de l'encadré ici

Le programme|||

Vendredi (simples, à partir de 13h00):
Jo-Wilfried Tsonga - Amir Weintraub
Richard Gasquet - Dudi Sela

Samedi (double, à partir de 14h00, sous réserve de modifications):
Michaël Llodra/Julien Benneteau - Dudi Sela/Jonathan Erlich

Dimanche (simples, à partir de 13h00, sous réserve de modifications):
Richard Gasquet - Amir Weintraub
Jo-Wilfried Tsonga - Dudi Sela

Le titre de l'encadré ici

Les Bleus veulent éviter le piège|||

En accueillant Israël ce week-end pour le premier tour de la Coupe Davis, l’équipe de France a sans doute tiré le gros lot. Car avec deux membres du Top 10 (Tsonga et Gasquet), un quart de finaliste de l’Open d’Australie qui fera office de remplaçant de luxe (Chardy) et deux valeurs sûres pour le double (Llodra et Benneteau), les Bleus sont armés. Surtout face à une équipe dont les deux joueurs de simple, Dudi Sela et Amir Weintraub, ne figurent pas dans le Top 100 (106e et 173e). Pourtant, Arnaud Clément préfère tempérer l’optimisme. « Sur le papier, il y avait peut-être des équipes plus fortes, mais c’est sur le papier. Avant une rencontre, il faut toujours être très méfiant, lance le capitaine français. Les Israéliens sont dans le groupe mondial et pour y être, il faut être une équipe forte. Ils battent souvent des équipes plus fortes qu’eux sur le papier. » Jo-Wilfried Tsonga est lui aussi conscient du danger, mais ne veut pas que la pression gagne ses coéquipiers : « Le danger, c’est l’excès de confiance. Ou l’inverse, d’avoir trop peur. »

Alexandre Alain avec Rodolphe Massé, à Rouen