Dimanche noir

Tête basse, les Français reçoivent leur trophée de finaliste. - -
Belgrade Arena, le 5 décembre. Une tondeuse passe de main en main. Novak Djokovic et tous ses partenaires du clan serbe se relèvent avec le crâne rasé. Leur pari, remporter la Coupe Davis à domicile, a été tenu. Vingt-quatre heures plus tôt, le champagne était pourtant presque débouché à l’hôtel de la délégation adverse. Victorieux en double après avoir perdu les deux premiers sets, Arnaud Clément et Michaël Llodra avaient rapproché l’équipe de France d’un dixième sacre en Coupe Davis.
C’était avant un dimanche cauchemardesque dans l’enceinte surchauffée de la capitale serbe. « Le samedi soir, on se dit qu’il y a 87% de chances de gagner la Coupe Davis pour l’équipe qui mène 2-1 en finale, se rappelle Sarah Pitkowski, 29e mondiale en 1999. On s’appuyait sur ces statistiques qui étaient ultra-favorables. » Mais le dimanche, incapable de rivaliser, Gaël Monfis a d’abord été expédié dans les cordes par Novak Djokovic (6-2, 6-2, 6-4). Puis Michaël Llodra a été mis KO par un Viktor Troicki électrique (6-2, 6-2, 6-3). Deux matchs, deux claques.
La première finale depuis huit ans
« Personne au sein de l’équipe de France n’a pu pousser Novak Djokovic dans ses retranchements, regrette l’ancienne joueuse de Fed Cup. Le Serbe qui allait jouer après, en l’occurrence Viktor Troicki, était ainsi à bloc. » Comme le public, toujours prompt à siffler sur les services français. Guy Forget a encore du mal à le digérer. Mais le capitaine retiendra que ses Bleus, s’ils ont glissé sur la dernière marche, ont atteint pour la première fois la finale depuis l’échec contre la Russie en 2002, à Bercy.
« L’équipe de France a fait une très belle campagne, jusqu’au dimanche de la finale à Belgrade, explique l’ancien DTN Patrice Dominguez. Cette équipe est née à Toulon au mois de mars contre l’Allemagne. C’était fondateur. On a vu se bloc se constituer. » Une expérience qui sera mise à contribution dès le premier tour en 2011, en Autriche. Le 4 mars, Jurgen Melzer (11e mondial) et les siens attendront les Bleus sur terre battue, dans un hangar de l’aéroport de Vienne. Le piège est tendu.