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Docteur David et Mister Nalbandian

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Parfois montré du doigt, David Nalbandian est depuis de nombreuses années le pilier de l'équipe argentine de l'équipe de Coupe Davis. Le personnage fait débat. Il s’en fiche royalement !

David Nalbandian n'est pas homme à s'épancher dans la presse. Très discret sur sa vie privée, il limite au maximum les rencontres avec les journalistes argentins. Quant aux entretiens avec les médias étrangers, ils n'apparaissent même pas dans son agenda. Absent des magazines, Nalbandian est décrit par ses proches comme un homme humble, pas méchant, très proche de sa famille. Loin de la fureur de Buenos Aires, ce petit-fils d'Arménien se plait dans la quiétude. Alors quand la folie argentine s'empare de Lyon, le joueur de 28 ans redouble de vigilance. « Il y a du changement entre le Nalbandian du terrain et celui en conférence de presse, plaide Diego Gomez, l'attaché de presse de la Fédération. Il est très intelligent et pense déjà aux questions des journalistes. Il doit quand même faire preuve de diplomatie. Son intelligence va parfois plus vite que celle des journalistes. »

Jamais vainqueur d'un Grand Chelem, souvent blessé, accusant de façon structurelle un embonpoint étonnant à ce niveau, le grand blond se plait à jouer les trouble-fêtes en Coupe Davis. En 31 rencontres, l'ancien numéro 3 mondial n'en a perdu que neuf. « Il compare souvent le tennis au football, parle souvent de son drapeau, témoigne Jorge Viale, journaliste chez ESPN. Il est très excité à l’idée de jouer pour son pays. Il a réalisé ses meilleures performances en Coupe Davis. Quand il est motivé, il peut battre tout le monde. »

Comme par exemple sortir les numéros 1, 2 et 3 mondiaux à Madrid en 2007 ou encore stopper une série de 25 victoires de rang de Rafael Nadal à Bercy, toujours en 2007. Alors forcément, dans le clan français, on se méfie. « David revient à son meilleur niveau. Il adore la Coupe Davis. C'est un moment de sa vie où il joue son meilleur tennis », lâche Monfils qui le retrouvera dès ce vendredi.

Modesto Vasquez va encore plus loin. « Dans l'histoire du tennis argentin, trois joueurs ont marqué la Coupe Davis. Le premier est Enrique Morea (ndlr : président de la Fédération argentine et demi-finaliste à Roland-Garros en 1953 et 1954), le deuxième est Guillermo Vilas et le troisième, David Nalbandian », lâche le capitaine sud-américain. Nalbandian ne s'occupe donc pas des avis des uns et des autres. Comme lorsqu'il est le seul joueur à ne pas se présenter lors d'un point presse organisé à l'improviste par la Fédération de son pays ou quand il répond aux journalistes qu'en ne lâchant que un ou deux mots. Lui préfère taper dans la balle ou défier les Français au tennis-ballon. Toujours avec le sourire et surtout bien plus bavard.

Pierrick Taisne à Lyon