Forget : « Gasquet, pas une blessure diplomatique »

Richard Gasquet derrière Guy Forget - -
Guy, le forfait de dernière minute de Richard Gasquet laisse penser à une blessure diplomatique. Qu’en est-il réellement ?
Non, c’est une blessure qui traîne, malheureusement pour lui et pour nous, depuis plusieurs semaines. A Zagreb, cela lui avait posé beaucoup de problèmes. Il avait pris 15 jours d’arrêt pour se soigner. Il a joué à Dubaï et malgré les anti-inflammatoires, la douleur était persistante. Le médecin lui a fortement conseillé de s’arrêter pour une durée indéterminée. C’est aujourd’hui un coup dur pour nous mais surtout pour lui, car il va être éloigné des cours pour un moment. Il est très déçu de rater ce rendez-vous.
Richard Gasquet était apparemment coaché par sa mère à Dubaï. Etonnant…
Quand je l’ai vu hier (samedi, ndlr), je lui ai dit qu’il devrait partir plus souvent avec sa maman. Si, quand elle est avec lui, il va à chaque fois en demi-finale et bute sur Federer, je lui conseille de continuer dans ce sens-là ! Sa structure est en train d’évoluer un petit peu, je sais qu’il va faire quelques semaines avec Grosjean, je crois aussi qu’il était question de travailler avec Piatti, un entraîneur de renommée mondiale… il essaye de s’entourer de gens compétents pour la suite de sa saison. Mais aujourd’hui ce qui est vraiment problématique, c’est son physique qui le lâche encore une fois.
« Simon a raison de s’exprimer »
Jérémy Chardy, qui remplace Gasquet dans l’équipe, est-il un choix par défaut ?
C’est une question piège… Aujourd’hui, je fonctionne en termes de joueur compétitifs capable de faire gagner un point à l’équipe de France. De toute évidence, Jérémy fait partie de ces joueurs-là, même si sur les derniers tournois il n’a pas joué son meilleur tennis. Il a quand même atteint la finale du double à Dubaï, il a une structure d’entraînement qui a évolué, il est quand même 50e joueur mondial, il a gagné des grands tournois, battu les tout meilleurs joueurs du monde… Je pense que sur la chaise avec lui, et avec une bonne préparation, il doit être capable à un moment donné de poser des problèmes à cette équipe autrichienne. Maintenant je ne suis pas Madame Soleil, je ne peux pas me projeter dans l’avenir…
Il semblerait qu’il y ait eu une explication assez vive entre vous et Gilles Simon, désormais leader de l’équipe, ces dernières semaines…
Il faut être très prudent avec ce qui est dit. Gilles a raison de s’exprimer quand quelque chose le turlupine. J’aime bien avoir ce genre de rapport avec les joueurs. Quand un joueur n’est pas aligné sur un match, il a l’impression que l’on privilégie un autre joueur et que l’on n’a pas forcément confiance en lui. C’est le propre des sportifs dans toutes les compétitions, or ce n’est pas vraiment le cas. Gilles a eu l’impression que du fait de son style de jeu différent de celui des autres, que soit je ne comprenais pas la manière dont-il jouait, soit que je n’avais pas confiance en lui. C’est totalement faux. Le but de la discussion qu’on a eue, c’était de faire un point là-dessus, lui expliquer les raisons de mes choix et de lui dire qu’il fallait à l’avenir que l’on communique encore plus ensemble pour que je le rassure sur mes décisions et mes choix.