
Forget : «Je ne vise rien d’autre que la victoire finale»

Guy Forget - -
Guy Forget, quelle est votre première réaction après cette victoire face à l’Espagne, double tenante du titre (3-0) ?
J’ai envie de dire que c’était inespéré. Maintenant, les joueurs ont répondu présent en jouant leur meilleur tennis durant tout ce week-end. Battre les doubles tenants du titre, ce n’est que du bonheur. En fait, on a vraiment passé deux jours de bonheur ici à Clermont-Ferrand. Comme quoi après la victoire de l’ASM en rugby, on peut dire que l’Auvergne porte bonheur.
Avez-vous l’impression que vous êtes en train de vivre un rêve éveillé ?
A un moment donné en regardant le panneau indiquant le score, je me suis aperçu que Mika (NDL, Llodra) pouvait mener 5-2 lors du troisième set et servir pour le match derrière. Le plus drôle c’est que je n’étais pas stressé alors que dans le camp espagnol, ça se prenait la tête. A ce moment-là, on a senti que la machine espagnole était grippée. Dans le même temps, c’est dans cette troisième manche qu’on a un peu coincé. Mais sur le double, j’ai trouvé qu’on était objectivement les meilleurs. Au final, la logique est donc respectée.
Pouviez-vous imaginer un tel scénario ?
Même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas qu’on pouvait battre l’Espagne sur ce score. Les battre 3-0, c’est vrai que c’est un peu un hold-up. Pour l’instant, tout va pour le mieux. Pourvu que ça dure.
Comment expliquez-vous ce succès qui va faire date ?
Vous savez, je n’ai pas de potion magique pour mes joueurs. Puis, le sport n’est pas une science exacte. L’alchimie est d’ailleurs très difficile à trouver. Mais il faut aussi de la chance et de la réussite pour gagner. Pour la suite, je pense qu’on peut aller en finale et battre soit les Russes, soit les Argentins au prochain tour.
On sent vos joueurs très motivés…
Oui, ils le sont. Mais si mes joueurs n’ont pas des étoiles dans les yeux quand ils jouent en Coupe Davis, mieux vaut qu’ils ne disputent que des tournois individuels. Là, ils peuvent se retrouver et vivre des notions de partage et de tolérance. Et ça c’est en fait tout ce qui manque au tennis. Que ce soit à Toulon ou à Clermont, mes joueurs ont été à la hauteur.
Quel objectif avez-vous fixé à vos joueurs ?
C’est simple, je ne veux pas qu’on s’arrête en demi-finale. J’ai envie qu’on aille encore plus loin. D’ailleurs, je gère cette équipe pour la faire gagner. Je ne vise rien d’autre que la victoire finale. Après je ne peux pas tout maîtriser. Lors de ce week-end qu’on a passé ensemble, mes joueurs ont eu un état d’esprit fabuleux. Maintenant, j’espère qu’ils n’auront rien de oublié ce week-end auvergnat et qu’ils me reviendront en forme.