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Forget : « On n’est pas morts »

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Après la défaite du double Llodra-Benneteau contre les frères Bryan (6-4, 6-4, 7-6), l’équipe de France est en mauvaise posture face aux Américains (2-1). Guy Forget écarte l’idée d’une défaite et appelle son groupe à la révolte.

Guy, quel est votre sentiment après cette défaite ?

Objectivement, les Américains méritent d’avoir gagné ce point. Après, on n’est pas mort. Il y a encore la place pour gagner cette rencontre. J’ai la frustration et la rage d’avoir perdu ce point. Je suis touché comme tous les joueurs. Je ne veux pas finir sur une défaite.

C’est la première fois que vous faites une allusion à une éventuelle fin…

C’est pour signifier que l’on ne va pas partir comme ça. Je ne veux pas quitter le country club de Monte Carlo avec une défaite contre les Américains parce que l’on a perdu le double. Il reste 40 minutes à jouer et on peut marquer deux buts en quarante minutes avec des attaquants du calibre de Jo-Wilfried Tsonga et de l’expérience et de l’endurance de Gilles Simon. En tant que sélectionneur de l’équipe de France, j’ai le droit d’appeler à la révolte. Aux armes citoyens, allons-nous faire respecter demain sur le terrain !

Comment allez-vous aborder les rencontres de demain ?

Je n’envisage pas la défaite. Depuis le début de la rencontre, les joueurs les mieux classés sur le papier l’ont emporté et j’espère que ce sera le cas jusqu’à dimanche soir. Jo est 6e mondial et joue contre Isner qui est 11e mondial… donc Jo a les moyens de l’emporter. Si on veut gagner la Coupe Davis, le numéro 1 français doit battre le numéro 1 américain. Si Jo gagne, Gilles jouera derrière contre Ryan Harrison, un 60e mondial à sa portée. Je n’aime pas la mine un peu triste du commentateur qui vient me voir en m’adressant ses condoléances. Je suis remonté et j’espère vraiment que demain, on s’imposera.

« On a des responsabilités et des devoirs »

Dans quel état d’esprit est Jo-Wilfried Tsonga ?

Jo est remonté comme une horloge. D’ailleurs, s’il ne l’est pas, je me chargerai de le faire ce soir et il va arriver avec la bave aux lèvres. Je ne peux pas imager une seule seconde que Jo ne va pas mettre ses choix offensifs en place. Ce sera un duel de gros frappeurs. Plus on arrivera avec la rage de vaincre demain, plus on aura la chance de le faire sentir à l’adversaire. Si Jo affrontait Isner à Roland Garros demain, dans les quotidiens et à la radio, vous diriez « c’est un match difficile, mais Jo-Wilfried Tsonga doit pouvoir le faire contre John Isner ». Eh bien, je suis comme vous.

Vous êtes quand même sous pression ?

Si on ne veut pas avoir la pression, on peut jouer aux fléchettes ou au bilboquet dans son canapé, au moins, on est tranquille. On a des responsabilités et on a des devoirs. On va jouer ce match à 100%, avec conviction, ambition et courage. On part au combat et la victoire est toujours envisageable. On a des gars qui vont nous rentrer dedans mais nous, on va continuer à pousser pour pouvoir se qualifier pour les demi-finales. Il n’y a qu’avec cette attitude que l’on pourra retrouver les Espagnols.

Propos recueillis par Eric Salliot, à Monte-Carlo