Forget, une page se tourne

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Il y a bel et bien eu une standing-ovation au Monte-Carlo Country Club. Mais pas pour fêter la qualification de l’équipe de France pour les demi-finales de la Coupe Davis. Non, pour saluer le départ de Guy Forget après quatorze années à la tête des Bleus. Car l’aventure de l’équipe de France s’est achevée prématurément sur la terre battue de Monte-Carlo. La faute à un John Isner géant. Dans tous les sens du terme.
L’Américain de 2,06m n’a laissé aucune chance à Jo-Wilfried Tsonga. Pris à la gorge d’entrée, le Manceau, qui devait impérativement s’imposer puisque les Etats-Unis menaient 2-1 dimanche matin, n’a rien pu faire. Il s’est logiquement incliné en quatre sets (6-3, 7-6, 5-7, 6-3). « Je suis déçu car j’étais en forme, souffle le Manceau. Je suis tombé sur quelqu’un qui était meilleur que moi. Les défaites en Coupe Davis sont toujours plus dures que les autres. » Patrice Dominguez, consultant RMC Sport, confirme ce sentiment d’impuissance : « Jo n’a pas démérité mais il a été dominé, notamment assez largement lors des deux premiers sets. »
Tsonga : « Guy restera toujours le « captain » »
Le coup est dur pour l’équipe de France, sortie en quart de finale. Après la finale en 2010 (contre la Serbie), les demies en 2011 (face à l’Espagne), la France, finalement battue 3-2 après la victoire anecdotique de Gilles Simon sur Ryan Harrison (6-2, 6-3), recule encore d’un cran. Mais la déception est surtout immense pour Guy Forget. Le capitaine des Bleus depuis 1999 quitte ses fonctions sur cet échec. Submergé par l’émotion, le résident suisse n’a pu retenir ses larmes au moment de faire ses adieux au public : « J’y ai cru jusqu’au bout, a-t-il lâché avec des trémolos dans la voix face à ses joueurs, les yeux rougis par l’émotion. L’aventure ne s’arrête pas, elle continue. Il y a encore de belles pages à écrire. Grâce à vous et au public, j’ai vécu les plus beaux moments de ma vie. » Comme beaucoup de spectateurs du Monte-Carlo Country Club, Tsonga, Llodra et l’ensemble du camp tricolore n’ont pu retenir leur émotion. « C’est difficile, je n’ai connu que lui, explique Tsonga. Il restera toujours le « captain ». On pensera plus tard à l’après. Avant, on va célébrer les belles années de Guy. » A défaut d’une qualification pour le dernier carré.