La France redécolle

Arrivés sous pression à Vienne, les Bleus ont balayé tous les doutes. Le surprenant Jérémy Chardy a sorti une grande performance face au n°1 autrichien et Gilles Simon s’est baladé face au vétéran Koubek. La paire Benneteau-Llodra a l’occasion de plier l’affaire dès le double de samedi.

A 5-3 dans le deuxième set, et alors qu’il avait remporté la première manche (7-5), Jérémy Chardy a eu une curieuse absence. Le Français a oublié le changement de côté, et c’est Guy Forget qui l’a sorti de ses pensées en sifflant son poulain... Ce trou noir n’a pas empêché le Palois de finalement s’imposer face au n°1 autrichien Jürgen Melzer (7-5, 6-4, 7-5), et d’apporter à la France un premier point surprise lors de ce premier tour de Coupe Davis disputé dans un hangar d’aéroport en périphérie de Vienne.
« Je ne connaissais pas le score, je ne voulais pas jouer en fonction des points, c’est Guy qui me tenait au courant », raconte amusé Jérémy Chardy, 55e joueur mondial et invité de dernière minute après la défection de Richard Gasquet. Décidément adepte de l’effet de surprise, celui qui n’avait pas remporté le moindre match depuis la mi-octobre, a fait chuter Melzer, qu’il n’avait jamais battu en deux face à face.
Aligné par Forget pour « fatiguer » le 10e joueur mondial avant le double de samedi, Chardy a donc fait beaucoup mieux, en débloquant le compteur des Bleus. « Ce n’est que du bonheur car ce n’était pas simple sur le papier, reconnaît Guy Forget. Jérémy était le joker et je crois qu’il a bluffé tout le monde aujourd’hui, mais on savait qu’il avait le jeu pour gêner Melzer. »

Simon évacue la polémique

Le « joker » a été promptement imité par Gilles Simon qui n’a fait qu’une bouchée de Stefan Koubek (6-0, 6-2, 6-3), ancien n°20 mondial, tombé dans les profondeurs du classement (206e) après six mois de retraite. Le Niçois, transparent contre Djokovic en finale contre la Serbie, gagne son premier match à enjeu de Coupe Davis. Ce succès tourne définitivement la page de la polémique de début de semaine alimentée par quelques sorties acerbes du joueur envers le groupe. « On n’a pas eu de problème en début de semaine, a tenu à rectifier Gilles Simon, il fallait juste bien jouer, si on ne me pose plus cette question ça serait bien aussi… »
Pour revenir au sportif, les résultats ont donné raison aux choix de Forget, et la France se présente, comme dans un rêve, dans les meilleures dispositions pour le double de samedi qui opposera Julien Benneteau et Mickaël Llodra à Jürgen Melzer et Oliver Marach, d’ores et déjà dos au mur. « On mène 2-0 on est bien parti, mais l’équipe autrichienne a un double très dangereux, j’espère que Mika et Julien vont nous proposer un beau double », glisse un Guy Forget que l’on a vu plus inquiet.

Louis Chenaille (avec E.S. et R.M. à Vienne)