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Llodra : « La pilule n’est pas encore passée »

Michaël Llodra

Michaël Llodra - AFP

Battu par Tobias Kamke (102e à l'ATP) dans le Challenger de Vendée (6-2,  6-2) ce mercredi à Mouilleron-le-Captif, Michaël Llodra a disputé le dernier match en simple de sa carrière. Non retenu pour la finale de la Coupe Davis, il peine à masquer une certaine amertume.

Michaël Llodra, vous ne participerez pas à la finale de la Coupe Davis entre la France et la Suisse, à Lille (21-23 novembre)... 

C’est très dur. C’était un objectif très, très élevé pour moi, qui me tenait à cœur. Il (Arnaud Clément) a décidé que je ne faisais pas partie de cette équipe, que je n’avais pas ma place sur cette finale. C’est le choix d’un sélectionneur. On ne va pas polémiquer là-dessus. J’aurais aimé vivre ça une fois de plus. Malheureusement, c’est la dure réalité du sport. Il faut être performant, bon. Et je n’ai pas convaincu le capitaine.

Pensiez-vous avoir les moyens de faire partie de cette équipe ?

Ce n’est pas à moi de prendre cette décision-là. Ça fait trois mois que je bois, je mange, je dors pour gagner ma place. Ce n’est jamais évident, ce n’est jamais gagné d’avance. Forcément, c’est un échec pour moi sur cette fin de carrière.

En cas de forfait de l’un des Bleus, dans quel était d’esprit seriez-vous ?

Aujourd’hui, c’est cuit. On a eu des discussions avec Arnaud. S’il devait y avoir un blessé, ce n’est pas moi qu’on appellerait. Il faut que je tire un trait sur la Coupe Davis et ce n’est pas facile. C’est mort, et basta !

La Coupe Davis restera à part dans votre carrière…

Ça fait partie des grands moments de ma carrière. J’ai vécu de telles émotions, sur des victoires ou des défaites. Je me demande encore pourquoi j’ai joué à un sport individuel. Je me sens tellement bien en équipe. Il faut savoir retenir les bonnes choses. Je n’ai envie de m’attarder trop sur cette difficulté de fin de carrière. Ça a été suffisamment dur ces derniers jours. La pilule n’est pas encore passée. Mais bien évidemment, je soutiens la France à 100%.

Votre carrière en simple s’est terminée ce mercredi. Comment le vivez-vous ?

Je suis à la fois soulagé et ému. Quand c’est ton dernier match, tu es un peu nostalgique, tu te remémores les bons moments que tu as vécus tout au long de ta carrière. J’ai eu la chance qu’ils me rendent hommage sur le terrain avec un petit coucou, c’était très chouette. Si j’ai pris la décision d’arrêter, c’est parce qu’il y avait d’autres choses à côté qui me manquaient, qui me pesaient. Je suis marié, j’ai trois enfants. J’ai vraiment envie de voir grandir mes enfants, de m’en occuper. A un moment donné, il faut savoir dire stop. J’ai passé quinze années merveilleuses sur le circuit. Peut-être que j’aurais pu être meilleur à certains moments, mais je n’ai pas de regret. J’ai envie de ne retenir que le positif.

la rédaction avec Xavier Grimault à Mouilleron-le-Captif