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Llodra : « Nous ne sommes pas favoris sur le papier »

Michaël Llodra

Michaël Llodra - -

Il est le seul joueur de l’équipe de France de Coupe Davis (hormis Tsonga, forfait) à avoir battu Novak Djokovic cette année. A 30 ans, Michaël Llodra est non seulement un élément-clef de la bande à Forget, mais aussi son « ambianceur » n°1. Ce qui ne l’empêche pas de travailler d’arrache-pied pour gagner sa place en finale.

Michaël Llodra, peut-on dire que vous êtes le cadre de cette équipe de France ?
Oui et non. Je suis sans doute le plus capé, mais il y aussi Arnaud (ndlr : Clément) et son expérience. Il montre qu’il peut répondre présent avec son vécu en Coupe Davis. Et puis, les autres ont également de l’expérience acquise sur le circuit. On fait partie des plus vieux, c’est vrai, mais les jeunes sont bien dans cette équipe.

Gilles Simon vous présente comme un peu « fou-fou », toujours prêt à mettre l’ambiance…
Je ne sais pas si je suis fou-fou, mais il faut savoir se relâcher et rigoler. C’est aussi la vie du groupe qui en dépend. Je ne vais pas changer mes habitudes. J’ai l’habitude de rigoler et chambrer. Et puis il y a du répondant dans l’équipe. C’est aussi ce qui fait la force de notre groupe : la vie collective.

Le fait d’avoir battu Djokovic a Bercy a-t-il changé votre statut dans ce groupe ?
Pas du tout. C’était une belle victoire, maintenant la Coupe Davis est une compétition particulière. Ce n’est pas le même impact de jouer à Bercy et pour son pays. J’ai montré que je pouvais le battre, mais le capitaine est là pour choisir les hommes forts du moment. Pour l’instant, on en est à gagner notre place. On s’entraîne pour avoir de bonnes sensations.

« Tout le monde voit Djokovic gagner ses deux matchs »

Avez-vous donné des indications au groupe ?
Pas encore. Le stage nous a permis de nous entraîner et de mettre les coups en place. La semaine prochaine, on entrera plus dans le vif du sujet, on abordera point par point les joueurs adverses. C’est bien beau de s’entraîner, mais il faudra être bon le jour du match. Nous ne sommes pas favoris sur le papier, mais nous avons montré qu’on avait du répondant.

Djokovic pourrait-il ressentir une pression à l’idée de jouer pour son pays ?
C’est vrai que ce n’est jamais évident de jouer pour son pays. Ça peut être un atout et une difficulté. Tout le monde voit Djokovic gagner ses deux matchs, mais il doit encore le faire, tout n°3 mondial qu’il est. Il peut avoir cette pression sur les épaules. Il faudra gérer les émotions et ne pas tomber dans la provocation et l’énervement.

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« Il nous fait beaucoup rire »

Michaël Llodra n’est pas seulement le pilier du double de Guy Forget. Le Francilien, qui a connu toutes les campagnes depuis 2002, est également l’élément « bonne humeur » de ce groupe. Avec 23 rencontres jouées (six simples et dix-neuf doubles), il n’est devancé que par Arnaud Clément et ses trente matchs. Un statut d’ « ancien » qu’il assume et dont il joue. Notamment quand il faut mettre l’ambiance. « On sait parfois qu’il faut le cadrer, parce qu’un moment ça devient dangereux. Il est fou-fou, on le sait », plaisante Gilles Simon. C’est notamment sous son impulsion que la chambre de Marc Gicquel a été retournée jeudi soir dernier au stage. Llodra un peu fou-fou ? « On n’a pas le choix, Parfois c’est marrant, parfois c’est lourd, sourit Arnaud Clément. C’est bien d’avoir quelqu’un qui met de l’ambiance, de la bonne humeur et qui nous fait beaucoup rire. »

Recueilli par P. T.