Silence dans la salle

- - -
Si les tennismen apprécient habituellement le silence au moment de servir, ce week-end à Malmö, ils vont être servis. Dans la salle, transformée en bunker, seuls seront admis les membres des deux équipes ainsi que les journalistes accrédités. Quant aux spectateurs et autres supporters colorés, qui assurent habituellement l’ambiance, ils seront priés de suivre la rencontre à la télé.
Une situation inhabituelle provoquée par l’appel à la manifestation lancée par le collectif « stop le match », qui rassemble une trentaine de groupes pro-palestiniens, d’associations de droits de l’homme et autres groupes d’extrême gauche et qui entend protester contre la récente et meurtrière offensive israélienne à Gaza. Un appel entendu par près de 10 000 personnes qui comptent bien se rendre demain après-midi devant les portes du Baltic Hall de Malmö, où se déroule la rencontre, pour y manifester leur mécontentement.
« C’est honteux »
Mais le huis-clos décrété par le maire de la ville, pour assurer la sécurité des joueurs ne fait pas que des heureux. Pour Michael Klein, président de la fédération israélienne de tennis, il est « honteux » que des manifestants forcent à tenir des supporters à l’écart. Le mois dernier déjà, politique et tennis avaient été mêlés à Dubaï, où les organisateurs du tournoi avaient refusé son visa à la joueuse israélienne Shahar Peer.Pour Andy Ram, le capitaine israélien, la décision suédoise est encore plus dégradante que celle de Dubaï. « Dubaï est un état arabe, a-t-il expliqué. Au lendemain de la guerre, je peux comprendre qu’ils aient eu du mal à accepter une Israélienne sur leur territoire. Concernant la Suède, pays avec lequel nous entretenons des relations normales, je ne comprends pas. »
La Suède où l’histoire se répète. En 1975 déjà, des manifestants anti Pinochet avaient contraints les organisateurs à décréter le huis-clos lors du match Suède-Chili. Ce qui n’avait pas empêché Bjorn Borg et ses coéquipiers de s’imposer 4 points à 1.