Un Monte Carlo Country Club chic et choc

Le Monte Carlo Country Club accueillera le quart de finale de la Coupe Davis contre les Etats-Unis à partir de vendredi - -
Lundi matin, 10 heures. Le soleil chauffe la terre battue ocre de ce club de Roquebrune Cap-Martin. Lunettes de soleil fortement conseillées. Signes extérieurs de richesse du Monte Carlo Country Club (MCCC) : deux parkings privés pour les membres, deux employés à plein temps chargés d’ouvrir la barrière et de surveiller les bolides. Décapotables et voitures de sport sont déjà à l’ombre des regards. Discrétion assurée. A l’intérieur, visibles, les derniers ajustements avant l’enchainement Coupe Davis (du 6 au 8 avril)-Masters 1000 (du 16 au 22). Ce club huppé aux 2000 membres (le 1er de France en province), installé sur plus de 33 hectares, possède 23 courts, 2 terrains de squash, un service de baby-sitting, un putting green, un jardin d’enfant.
Feutré, le MCCC se découvre avec son directeur, Francis Truchi : « Nous entrons dans le temple ». Comprenez : le saint des saints, l’endroit où les membres qui déboursent 6500 € à l’inscription n’ont pas accès. Un escalier discret dévoile une vaste pièce, destinée au repos des joueurs. « Cette pièce ne sera que pour le capitaine et ses joueurs, explique le « guide ». Mais pendant le tournoi, vu le passage, on peut atteindre 90 personnes en même temps ! ». Une question de taille subsiste : qui de la France ou des Etats-Unis investira ce lieu ? C’est le tirage au sort qui aura lieu jeudi qui décidera de l’identité de la nation qui pourra prendre ses quartiers dans cet endroit meublé d’élégants fauteuils orange. L’autre pays sera « relogé » dans une pièce moins grande, plus austère, au ton gris. Et Trucchi de préciser : « La tradition veut que ce soit dans ces pièces que les équipes se restaurent pendant les rencontres de Coupe Davis ».
Une histoire en marche depuis 1928
Plus loin, le directeur du MCCC n’est pas peu fier de dévoiler « les vestiaires, restaurés en 2005, où les joueurs ont déjà leurs habitudes ». Une centaine de casiers, tous en bois, offrent un effet de profondeur garantie. Dans le prolongement, des douches « classiques », ainsi qu’un jacuzzi. Derrière une porte blanche, une pièce utilisée seulement deux semaines dans l’année, sauf cas exceptionnel : la salle de kinés, vaste et confortable, équipée de huit tables de massage.
Encore plus loin, sous la terrasse qui surplombe le central de 10 500 places, l’un des joyaux du site. « Une fierté », insiste même Francis Truchi : la galerie des vainqueurs qui s’étire le long d’un couloir. Murs orangés, luminosité naturelle car exposée plein sud, et une bonne centaine de plaques commémoratives avec le nom des vainqueurs du tournoi. Un must pour les puristes. « Ici, c’est l’histoire avec les légendes depuis 1928 », glisse Trucchi. Bientôt midi, le soleil est au plus haut. Les huit salariés en charge des courts à l’année marquent une pause. Pas le patron, qui scrute le ciel. « Il fait beau mais même s’il pleut, nous serons prêts ». Un météorologue salarié par le MCCC veille au grain, alors qu’un court couvert est prévu en cas d’intempéries. La grande classe.