
Un partout, balle au centre

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Lumière éteinte. Musique de Rocky. Poursuites d’éclairage dans les tribunes. Le show peut commencer. La Serbie et la France se retrouvent pour la finale de la Coupe Davis dans une atmosphère exceptionnelle. L’ambiance monte d’un cran supplémentaire quand les joueurs entrent sur le court. Pour les Français, c’est sur « I’ve got the feeling » – leur hymne de cette campagne de Coupe Davis - des Black Eyed Peas. Du côté des Serbes, on a choisi Carmina Burana. Le ton est donné. Mais chauffé à blanc, le public de l’Arena n’aura finalement pas le temps de s’enflammer. La faute à un Gaël Monfils, concentré et maitre de son sujet. La faute également à la maladresse de Janko Tipsarevic qui débute sa rencontre par deux doubles fautes. Le numéro 1 français s’impose finalement 6-1, 7-6, 6-0 en 2h05, faisant également taire les chants des supporters locaux.
Soulagé, Monfils affiche la mine des bons jours en conférence de presse. Et quand on le questionne sur l’ambiance attendue électrique, le Francilien réplique du tac au tac. « C’est vous (ndlr : les journalistes) qui en avez fait une histoire. C’est ni plus ni moins qu’un public de Coupe Davis qui soutient son équipe. » Pas question donc de s’étendre sur les quelques cris de déconcentration entre les deux services du Français. Monfils n’a d’ailleurs pas laissé éclater sa joie après la victoire. Sobrement, il a remercié le public avant de se retourner et de montrer son t-shirt floqué « France ». Et entre les points, il se contentait de crier des « Allez Gaël », sans tomber dans l’excitation d’un Roland-Garros ou d’un Bercy notamment.
Forget : « Public bruyant, manifestations intempestives… »
Guy Forget ne partageait pas tout à fait l’avis de son joueur sur le sujet. « Je trouve le public bruyant, lâchait le capitaine aux radios. Les joueurs ont été sereins et ne se sont pas laissé perturber par des manifestations intempestives, notamment des sifflets sur des lancers de balles. Je n’en avais jamais entendu autant. » Des propos rapidement atténués quand le capitaine s’est présenté devant les télévisions. On avait promis l’enfer à l’équipe de France. La journée de vendredi a finalement prouvé deux choses. D’abord que le public de tennis n’a rien à voir avec celui du football. D’autre part que les Serbes ne sont pas les malotrus que certains s’attendaient à trouver à Belgrade.
Au soir de cette première journée, Serbes et Français se retrouvent ainsi dos à dos. Car Gilles Simon n’a jamais été en mesure de perturber Novak Djokovic. Balayé 6-3, 6-1, 7-5, le Niçois a failli dans sa mission qui visait à épuiser le numéro 3 mondial avant la journée de dimanche, voire de samedi en cas de présence de « Nole » en double. « Si on m’avait dit avant cette journée de donner un pronostic, les favoris étaient Gaël et Djokovic, confiait Forget. La logique a été respectée, mais le double est très ouvert. Il sera crucial. Si on peut attaquer les simples avec 2-1 pour nous, je serais un peu plus serein. » Et pour gagner en sérénité, Forget pourra également s’appuyer sur les chiffes. Après s’être retrouvée à 1-1 après la journée de vendredi, les Bleus se sont imposés à 44 reprises contre 40 défaites. En cas de victoire du double, les statistiques leur offrent même 81% de chance d’être sacrés… En avant, messieurs.