Bercy : Deux hommes pour un coup fin

Le tournoi de Bercy, qui débute ce lundi, va donner lieu à la course aux dernières places pour les Masters de Londres. En lice, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga pourraient se disputer l’ultime strapontin.

Dix mois de voyages. Des milliers de kilomètres. Des dizaines de matches sur toutes les surfaces. Et au bout de la route, tout se joue sur un tournoi. Pour Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga, les efforts de la saison vont trouver leur conclusion à partir de ce lundi à Bercy. Pinacle de la saison, le Masters de Londres réunira début novembre (du 4 au 11) les huit meilleurs joueurs de 2013 pour une explication du gratin de la balle jaune avant les vacances. En l’absence du troisième joueur mondial, Andy Murray, blessé, le rendez-vous des maîtres accueillera cette saison le joueur classé au neuvième rang planétaire. Et là, la chose devient savoureuse. Car au classement de la Race ATP, qui prend en compte les résultats de l’année en cours, la neuvième place est occupée par un certain Gasquet. Et la 10e par… Tsonga, vainqueur à Bercy en 2008. Entre les deux, 65 points d’écart. Et à peine trente de plus pour le Suisse Stanislas Wawrinka, actuel huitième.

A l’heure de se retrouver à Bercy, trois places pour le Masters restent à distribuer entre cinq joueurs. La première devrait revenir à Roger Federer, finaliste à Bâle ce dimanche et présent au Masters depuis 2002. Onzième de la Race, le Canadien Milos Raonic paraît trop loin sauf énorme performance parisienne. Les deux places restantes vont donc se jouer dans le trio Wawrinka-Gasquet-Tsonga. Et comme le destin fait bien (ou mal) les choses, les deux Français pourraient se retrouver dès les huitièmes de finale, le vainqueur ayant toutes les chances de prolonger sa saison.

Dominguez : « Beaucoup de pression pour l'un comme pour l'autre »

« Il y a de l’excitation et du plaisir à prendre, confie Gasquet. Je me sens bien et je vais faire le maximum. J’ai déjà fait un Masters (en 2007, Tsonga y a participé en 2008, 2011 et 2012 ndlr), c’est fabuleux à jouer, très prestigieux. Ne pas y participer serait une déception après ma belle saison avec trois tournois remportés. Mais si je n’y arrive pas, je ne vais pas me jeter par la fenêtre. » La nouvelle maturité de Gasquet affleure dans son discours. Et pourrait lui servir à franchir un obstacle Tsonga blessé deux mois et demi cet été mais qui l’a souvent battu.

« Il y aura beaucoup de pression pour l’un comme pour l’autre, juge Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. Ça sera essentiellement une bagarre psychologique pour laquelle Tsonga me parait un peu mieux armé car il a plus souvent battu Gasquet qu’il n’a perdu contre lui. Il est aussi meilleur en surface couverte. Et puis c’est un peu le leader français. C’est un petit avantage psychologique car celui qui va se qualifier pour le Masters terminera premier français. » Directeur du tournoi, Guy Forget en salive d’avance : « Ils se tiennent en moins de cent points et le tournoi en donne 1000 au vainqueur… Ça va être un duel très disputé et acharné pour savoir qui est le numéro 1 français. » L’autre gros enjeu à Bercy, où l’Espagnol David Ferrer est tenant du titre ? La bataille pour la place du n°1 mondial en fin de saison, avec un Rafael Nadal qui tentera de conforter son trône face à Novak Djokovic. Plus revenu à Bercy depuis 2009, l’Espagnol y trouvera un challenge à sa mesure : en cas de succès, il deviendra le premier joueur à remporter six Masters 1000 dans la même saison. Un grand maître, quoi. Du genre de ceux qu’espèrent rejoindre Gasquet et Tsonga. 

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A.H. avec E.S. et V.D.