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Grand bleu sur le Rocher

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Pour la première fois depuis 2005, il y aura un Français en demi-finale, grâce aux victoires ce mercredi de Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon. Journée noire en revanche pour Djokovic, endeuillé, et Benneteau, blessé.

Samedi, le public du Monte Carlo Country Club va enfin pouvoir vibrer pour un Tricolore en demi-finale. Cela fait sept ans qu’il n’a plus eu cette chance. Que ce soit Jo-Wilfried Tsonga ou Gilles Simon, (5-1 pour le premier nommé dans leurs oppositions), il lui offrira tout son soutien. La chose est si rare. En 2005, Richard Gasquet était le dernier à se faufiler dans le dernier carré monégasque, battu par un jeune prodige invaincu depuis sur la terre princière, un certain Rafael Nadal. Le Biterrois est aussi le dernier Bleu à s’être hissé en quart, en 2007. Alors, il ne faut surtout pas bouder ce plaisir de voir s’opposer les deux dernières chances tricolores en quart.

En plus de valider ce billet pour le premier quart de Masters 1000 sur terre battue de leur carrière, Tsonga et Simon ont bien fait les choses pour passer entre des gouttes qui ont perturbé par intermittence le programme de ces huitièmes. Le n°1 français a dominé l’Espagnol Fernando Verdasco, toujours pénible sur terre, se libérant après avoir effacé deux balles de premier set dans le jeu décisif du premier set (7-6, 6-2). « C’est une bonne victoire. J’ai été agressif, opportuniste. Je suis content d’avoir passé ce test », s’est réjoui le Manceau. Gilles Simon a lui bataillé trois manches, surtout celle du milieu, pour faire dérailler le Serbe Janko Tipsarevic (6-0, 4-6, 6-1). Une agréable stat : entre la fin de son match la veille face à Gil et le début de celui-ci, le Niçois a remporté quatorze jeux consécutifs ! « Ce sera une belle affiche contre Jo. Les gens seront contents de voir un Français en demie. C’est le genre de match que tu ne peux gagner que si tu joues très bien », souffle Simon.

Pioline, dernier lauréat tricolore en 2000

Les deux Français ont un avantage sur le reste du plateau : ils sont sur site depuis trois semaines, puisqu’ils y ont disputé le quart de finale de Coupe Davis perdu face aux Etats-Unis. « Ce n’est pas un hasard. On s’est préparés sur la surface, on a joué des matches sur ce terrain. On est peut-être un peu plus prêts que les autres », glisse Tsonga. Deux Tricolores en quart en Principauté après sept ans de déceptions, c’est bien, surtout que ce n’était plus arrivé depuis 1998.

Trois, ça aurait été mieux, mais on ne saura jamais quelle issue aurait eu le duel acharné que se livraient Andy Murray et Julien Benneteau en matinée (5-5, 30-0) avant la terrible glissade du Bressan, allongé et en pleurs de longues minutes sur le court. « Ca ne sent pas bon », tweetait-il quelques heures plus tard depuis l’hôpital de Monaco. Il avait raison : fracture du coude et entorse de la cheville avec arrachement d'un ligament. « Ca fait froid dans le dos », a réagi Tsonga pour son pote. Il voudrait bien lui dédier la première victoire française dans l’épreuve depuis Cédric Pioline, lauréat en 2000. Il fermait alors une parenthèse de 37 années sans victoire tricolore, succédant à Pierre Darmon, lauréat en 1962 et 1963. 

Silvère Beau avec ES