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Santoro : « Mika joue un tennis extraordinaire »

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Retraité des cours depuis neuf mois, recordman des participations en Grand Chelem (70), vainqueur de la Coupe Davis en 2001, Fabrice Santoro analyse la superbe semaine parisienne de son ancien compère de double, Michaël Llodra. Et donne quelques clefs pour la finale à venir en Serbie.

Fabrice, quel est votre sentiment sur le parcours de Michaël Llodra, battu en demi-finale du Masters 1000 de Paris-Bercy ?

C’est de loin son meilleur parcours à Bercy ou en Masters 1000, dans la lignée de ses progrès accomplis depuis le début de la saison. Il est régulier, en individuel comme en Coupe Davis. Je suis ravi, il joue un tennis extraordinaire sur une surface qui lui convient à merveille.

Comment expliquer cette éclosion tardive ?

« Mika » n’a pas vraiment changé. Il reste un immense serveur, un joueur très talentueux. Il n’a pas développé son talent, il est juste arrivé à maturité à trente ans avec une constance dans ses résultats, une régularité et une rigueur qu’il a largement améliorées. En le regardant jouer face à Djokovic, je l’ai trouvé extrêmement déterminé et concentré du premier au dernier point. Il est sûr de ses forces, il a une tactique très claire à laquelle il se tient, quelle que soit l’évolution du score.

A quoi attribuer ce gain de maturité ?

Ça peut être un peu de tout. Une victoire, une paternité, une prise de conscience, un dîner avec un ami où au détour d’une conversation où une parole fait mouche…

« En Serbie, il ne faudra pas tomber dans le piège du public »

La France affronte la Serbie en finale de la Coupe Davis, du 3 au 5 décembre prochain. Quelles seront les clefs pour résister au public serbe ?

Si on regarde les dernières finales disputées par la France, on a plus souvent gagné à l’extérieur qu’à domicile (les Français ont gagné leurs deux dernières finales à l’extérieur, en Suède en 1996 et en Australie en 2001 contre deux défaites en France en 1999 et 2002, ndlr). Ce sera la Serbie à Belgrade avec Djokovic, la première opportunité pour eux de remporter la Coupe Davis. Ils seront 18 000 dans les tribunes. Il ne faudra pas tomber dans le piège du public. Mais les Français jouent très bien en ce moment à l’image de Gaël et « Mika ». J’y serai, j’aurai mon drapeau bleu-blanc-rouge, peut-être pas trop gros mais il sera là !

Qu’est-ce qui peut faire la différence ?

La préparation. Pour la finale en Australie en 2001 (victoire 3-2 à Melbourne, ndlr), on est partis deux semaines avant. On se plonge dans la rencontre, on essaie d’imaginer, de visualiser ce qui va se passer sur le terrain et le jour J réussir à amortir toute cette pression.

Un mot sur la vie de retraité de Fabrice Santoro…

Je découvre une vie plus normale au quotidien avec de nouveaux projets qui se mettent en place. Je consacre du temps à ma fille. Mais prendre la voiture dix minutes le matin pour aller taper la balle pendant une heure, ça je le ferai toute ma vie…