Tiens, revoilà Gasquet

Richard Gasquet va réintégrer le top 20, presque deux ans après l'avoir quitté - -
Retour dans le top 20
Peu importait finalement le résultat mercredi de son huitième de finale face à la star locale Andy Roddick : Richard Gasquet savait qu’il ne repartirait pas bredouille du désert californien. Il en a profité pour faire coup double : deuxième victoire face à un Top 10 cette année (6-3, 7-6) et retour dans les vingt meilleurs joueurs mondiaux. Un classement qu’il n’avait plus connu depuis l’été 2009 et le fameux baiser souillé de cocaïne dans une party de Miami. Un rebond qui doit notamment au bon parcours du Biterrois à l’Open d’Australie (défaite au 3e tour face à Tomas Berdych 2-6, 6-7, 2-6), à Dubaï (défaite en demi-finale face à Roger Federer 6-2, 7-5) et cette semaine à Indian Wells, où Gasquet a battu coup sur coup Jürgen Melzer (n°10) et donc Roddick. Face à Novak Djokovic, le Serbe qui marche sur l’eau depuis la finale de Coupe Davis, Gasquet passera un sacré test. « J’ai un niveau intéressant, je pense que je peux aussi bien jouer dans un gros match », a-t-il déclaré, regonflé par son succès sur l’Américain. En jeu, une place en demi-finale du premier Masters 1000 de la saison.
L’effet Grosjean ?
La présence de Riccardo Piatti et Sébastien Grosjean aux côtés du joueur, annoncée en février et effective depuis cette semaine californienne, parait avoir déjà porté ses fruits. L’Italien, coach d’Ivan Ljubicic (et ex de Djokovic), et le Français, ancien n°4 mondial, ont pour première mission de préparer la saison sur terre battue. Mais sont déjà à pied d’œuvre. Principal changement : pousser Gasquet à prendre l’échange à son compte, afin d’éviter les longs rallyes qui ne conviennent pas à son tempérament. « Richard a une bonne main, il est dangereux au filet, mais à condition de prendre la balle tôt, analyse Patrice Dominguez, ex-DTN français. Avec Markus (son ancien entraîneur, ndlr), il tenait le bon bout mais il s’emmerdait… »
Roland-Garros l’attend
A trois semaines du tournoi de Monte-Carlo (du 10 au 17 avril), véritable coup d’envoi de la saison sur terre battue, la montée en puissance de Gasquet laisse entrevoir de belles joutes printanières, avec en point d’orgue la grande messe de la Porte d’Auteuil, où il ne démérita pas l’an dernier face à Andy Murray, vainqueur en cinq sets au premier tour (4-6, 6-7, 6-4, 6-2, 6-1). C’est sur le Central du tournoi monégasque qu’en 2005, Gasquet, alors âgé de 18 ans, sortit un quart de finale historique contre le n°1 mondial de l’époque, Roger Federer (6-7, 6-2, 7-6). C’est sur cette surface qu’en 2010 il remporta à Nice son dernier tournoi, le 6e de sa carrière, et le premier de sa longue période de réhabilitation après la « coke story » de Miami. « Il m’a paru très en confiance », a jugé Roddick après sa défaite contre le Français.
Une Coupe Davis sacrifiée
Le retour de Richard Gasquet s’est fait au détriment de la Coupe Davis. Son histoire avec le Saladier d’argent ne s’est jamais remise de l’épisode du quart de finale de 2008 à Winston-Salem, quand il envoyait des SMS au bord du court alors que ses coéquipiers se faisaient pilonner par les Américains. Son rôle de joker lors de la campagne (presque) réussie de 2010, sa défection début mars de cette année avant le premier tour en Autriche, ont perpétué cette relation inaboutie. Blessure à l’épaule. « Blessure psychologique », lâchaient l’ex-DTN français et Henri Leconte à propos de l’ultime faux bond du joueur. Débarrassé de la pression de la Marseillaise, le joueur semble davantage s’épanouir en solo sur le circuit ATP…