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Tsonga : « Aucune chance qu’un Français gagne à Roland-Garros »

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Quelques minutes après sa défaite en quart de finale face au n°1 mondial Novak Djokovic, (7-5, 6-1), le Français est revenu sur son match mais aussi sur les chances tricolores à Paris. Enfin, chances, si l’on peut dire…

Jo, comment analysez-vous votre match à chaud ?

Un premier set très dur, où j’aurais pu le pousser jusqu’au tie-break. Malheureusement ça ne s’est pas fait. J’ai eu du mal à prendre mes repères sur le court au début du match et j’ai eu l’impression de commencer en retard. Et quand tu commences en retard contre ce genre de joueur, c’est juste deux fois plus dur ! Ensuite au début du deuxième set, c’était dur de repartir. Ce qui est difficile contre Djokovic, c’est que tu as tous les points à jouer. Il retourne tout, zéro point gratuit, il ne te laisse pas une balle facile. Dès le retour de service il t’empêche d’avancer dans le terrain. Ç’a été de plus en plus compliqué, il s’est relâché et a joué de mieux en mieux. Et moi de pire en pire.

Un Français peut-il gagner les Internationaux de France dans ces conditions ?

Aujourd’hui ? Il n’y a aucune chance. Il faut le dire, on n’en est pas encore capable. On travaille tous pour ça et ce n’est pas une honte de dire que pour le moment, on n’est pas encore au niveau.

Doit-on voir une forme de fatalité dans vos propos ?

Non, c’est un constat. On n’est pas capable de gagner à Roland-Garros pour le moment. Déjà, pour commencer, on ne gagne pas de Masters 1000 sur terre battue. On n’est pas capable de gagner des Masters 1000 tout court d’ailleurs. Après, on ne sait jamais, dans trois semaines il y en a un qui peut le faire. Mais ce qui est important pour moi, c’est continuer à avoir la foi, penser que je peux progresser et me dire que je peux aller plus haut.

Le titre de l'encadré ici

Un bilan romain globalement positif |||

Jo-Wilfried Tsonga a craqué. Vendredi, après sa défaite (7-5, 6-1) en quart de finale à Rome face à Novak Djokovic, le n°1 français a reconnu qu’il avait connu une sévère baisse de régime au second set après avoir concédé de justesse la première manche (lire ci-dessus). Victime d’un coup de froid en début de semaine, le Manceau a été de surcroît victime de « petites contractures » mais rien de grave en vue de Roland-Garros. « L’année dernière, je m’étais préparé comme un fou pour Roland et j’avais craqué physiquement (ndlr, il avait perdu dès le troisième tour face à Wawrinka en cinq sets). Finalement, les  bienfaits, je les avais ressentis uniquement sur gazon. Cette année, je m’y suis pris un peu plus tôt pour essayer d’arriver à Roland dans la meilleure forme possible. » Le bilan de Tsonga sur terre cette saison reste néanmoins en deçà de son standing : seulement deux quarts de finale (à Monte-Carlo et à Rome) et deux défaites aux premier et deuxième tours (à Munich et à Madrid). Le Manceau va rallier la France fort d’une victoire probante sur Juan Martin Del Potro (6-4, 6-1)  au tour précédent : « Je ne suis pas si loin que ça. Il y a des possibilités, donc c’est encourageant. »

Propos recueillis par Eric Salliot, à Rome