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Tsonga face au monstre Federer

Le Manceau devra être dans un grand jour pour venir à bout du n°1 mondial, Roger Federer, en demi-finale de l'Open d'Australie.

Le Manceau devra être dans un grand jour pour venir à bout du n°1 mondial, Roger Federer, en demi-finale de l'Open d'Australie. - -

Le Français va tenter ce vendredi (9h30 heure française) de réaliser un double exploit : battre le n°1 mondial et se qualifier pour sa deuxième finale en trois ans à Melbourne.

Son entraineur, Eric Winogradsky, l’appelle désormais « le bison ». Face à Roger Federer, il faudra être à la fois futé et affuté. Jo-Wilfried Tsonga le sait. Né aux yeux du monde le 27 janvier 2008, jour de sa défaite en finale de l’Open d’Australie face à Novak Djokovic, il a l’occasion de franchir un cap supplémentaire dans ce qui s’annonce comme un sacré duel de styles : la force presqu’animale de Tsonga face au génie de sa discipline. La version tennistique d’un Marvin Hagler face à Sugar Ray Leonard en boxe. Un instant qui sera une bataille de plusieurs heures dans la Rod Laver Arena de Melbourne. Voilà le défi immense qui est proposé au Français. « Si vous abordez le match en vous disant que c’est une truffe, vous avez déjà perdu, assure Tsonga. Roger Federer est le plus grand joueur de tennis de tous les temps. On est obligé de le respecter. Mais ça ne va pas m’empêcher non plus lui envoyer quelques coups droits. Je vais arriver le couteau entre les dents et me battre jusqu’au bout. »
Finaliste malheureux il y a deux ans dans cette même enceinte, Jo-Wilfried Tsonga n’a peut-être jamais paru aussi fort qu’en ce mois de janvier. Lui qui n’avait jamais joué de matches en cinq sets dans sa carrière vient d’en enchaîner deux avec un cœur et une solidité énormes. En huitièmes de finale, Nicolas Almagro a fini par baisser les yeux. En quarts, Novak Djokovic a plié, victime d’ennuis gastriques certes, mais aussi et surtout de la volonté du Manceau, tellement à l’aise quand il joue aux antipodes. Même après 7h30 d’efforts en deux jours, Tsonga est toujours aussi prompt à cracher le feu. Si son capital-santé est quand même un peu entamé après treize jours de compétition, on ne doute pas de sa capacité à reproduire un scénario en cinq sets.

Bilan provisoire : une victoire partout

Mais alors qu’il peut toucher sa deuxième finale en trois ans à Melbourne, ce qui serait tout à fait logique vu son niveau, Tsonga est opposé au chevalier Roger Federer, champion intouchable en Grand Chelem. Le Suisse dispute aujourd’hui sa 23e demi-finale consécutive dans un tournoi majeur. Record absolu. Voilà la preuve que Federer n’est pas le même homme lorsqu’il s’agit de marquer l’histoire du jeu. Il n’y a qu’à voir comment il a rincé Nikolay Davydenko au tour précédent pour s’en persuader. Vainqueur au Masters et à Doha, le Russe a marché sur l’eau avant d’être brutalement ramené sur le plancher des vaches par un Federer magistral, intouchable dans de tels moments de grâce. « Si Roger Federer joue son meilleur tennis, il est sur une autre planète, concède Guy Forget, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, présent à Melbourne. Mais Jo peut se détacher et le faire douter avec son jeu. La clef de la rencontre, ça peut être de montrer à Federer d’entrée de match qu’on peut le perturber. »
Les deux hommes ne se connaissent pas bien. Une victoire partout pour le moment, la dernière pour Tsonga à Montréal. Le Français, n° 10 mondial, est armé comme jamais, le fighting-spirit en bandoulière, la raquette pleine de cartouches, prêt à la baston, seul moyen de dérégler l’horloge suisse. Lui imposer sa volonté comme Rafael Nadal sait si bien le faire dans ces moments-là. Vamos Jo !

La rédaction - Morgan Maury