RMC Sport

Bartoli et le paradoxe du tennis féminin

Meilleure Française, Marion Bartoli peine à séduire son propre public

Meilleure Française, Marion Bartoli peine à séduire son propre public - -

Elle est numéro un française à un moment où le tennis féminin n’intéresse plus grand monde. Pour la native du Puy-en-Velay, qui affronte l’Allemande Goerges ce vendredi au troisième tour, le niveau a pourtant beaucoup augmenté ces dernières années.

Elle fait d’abord mine de ne pas comprendre. « Je ne sais pas si le tennis féminin a perdu de son attrait, glisse-t-elle un brin énervée. Le court (de son deuxième tour remporté devant Olga Govortsova) était quand même plein… » Marion Bartoli a du caractère. Et elle n’aime pas qu’on lui rappelle le désintérêt croissant du public pour sa discipline, alors qu’elle brille en tête de la hiérarchie française.
La tête de série numéro 11 de Roland-Garros a toujours entretenu des relations délicates avec la France. Méconnue du grand public, elle n’avait d’ailleurs jamais atteint de finale sur son sol natal avant celle de Strasbourg, la semaine dernière, où elle avait dû abandonner à cause d’une blessure à la cuisse. Finaliste de Wimbledon en 2007 et ancienne 9e joueuse mondiale, elle n’entend pas voir ses performances minimisées par l’actuelle sous-médiatisation du tennis féminin.

« Si Kournikova revenait, le niveau de jeu ne serait pas là... »

« Peut-être que les filles qui attiraient du monde sur leurs noms ne sont plus là, mais le niveau de jeu ne fait qu’augmenter et chaque match est de plus en plus dur à gagner, assure-t-elle. Si on faisait revenir Anna Kournikova, elle attirerait la foule, mais le niveau de jeu ne serait pas forcément là non plus ! » La Russe, qui n’avait rien demandé, appréciera.
En attendant, Bartoli pourrait faire beaucoup de bien à sa discipline si elle atteignait les huitièmes de finale. Il faudra pour cela venir à bon de l’Allemande Goerges, en pleine forme ces derniers temps. Et ça, la Française l’a parfaitement compris.

Clément Zampa