Fognini, le Pyrrhus du Suzanne-Lenglen

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Le tennis tient son Pippo Inzaghi. Il s’appelle Fabio Fognini. Roublard comme pas deux, le natif de San Remo est allé chercher sa qualification pour les quarts de finale de Roland-Garros au terme d’un cinquième set qui pourrait rester dans les annales. « C’était un match très compliqué, avoue le 49e joueur mondial, sourire aux lèvres. Je suis très content, mais je voudrais me relâcher un peu et aller à l’hôtel… »
En cause, cette douleur à la cuisse qu’il ressent subitement alors qu’il est mené 6-7 et 15-30 sur son service dans le dernier set. Il décide alors d’arrêter le jeu pour faire appel au soigneur pendant de longues minutes. Montanes et le public du court Suzanne-Lenglen sont condamnés à l’attendre. Manifestement gêné par sa blessure, il est contraint de marcher entre les échanges. Pour couronner le tout, le juge de ligne le sanctionne à sept reprises pour faute de pied sur son service !
Sifflé à sa sortie de court
Mais l’Italien est comme touché par la grâce. La plupart de ses coups sont décisifs. Il tente le tout pour le tout, sans jamais songer à abandonner. « Abandonner ? Non, j’ai juste essayé de mettre la balle dans le court. » Avec succès. Dans son état, il parvient à sauver cinq balles de matches, avant de conclure à 11-9 ! A deux reprises, il marque des points avec l’aide du filet sans s’excuser. Sans doute une explication aux sifflets du public au moment de fêter sa victoire.
« C’est normal, souffle-t-il l’air désolé. Il y a des gens qui m’aiment et d’autres non. La moitié des gens était pour Montanes et l’autre pour moi. » Arrivé en boitant en conférence de presse, l’Italien n’a que deux jours pour récupérer avant son quart de finale contre Novak Djokovic. Un choc d’une tout autre ampleur. Mais quand on la réussite de son côté…