Mahut et Devilder à l’assaut des montagnes

Nicolas Devilder - -
Ce sera « leur » jour. Habitués à l’ombre depuis de longues années, Nicolas Mahut et Nicolas Devilder vont, cette fois, évoluer en pleine lumière. Et pas face à n’importe qui. Opposés respectivement à Roger Federer et Novak Djokovic, les deux Français vont avoir les honneurs du court Central et du Lenglen ce vendredi. Et aussi ceux d’une diffusion en mondovision, privilège d’une rencontre face à deux cadors du circuit. Mais pour le premier 3e tour de sa carrière à la Porte d’Auteuil, Nicolas Mahut va non seulement devoir se « coltiner » Federer, mais aussi faire face à un handicap supplémentaire : son propre entourage.
« Ma femme est complétement fan de Roger et mon kiné aussi, avoue-t-il avec le sourire. Déjà, ma première mission, ça va être de leur dire de ne pas se tromper de box. Mon kiné l’appelle ‘le maître, le maître, le maître’. Donc déjà, je vais lui demander de ne pas l’appeler comme ça. Ma femme trouve qu’il a énormément de classe, donc je vais lui demander de ne pas en parler pour que je ne rentre pas sur le court en me disant que j’ai ‘le maître’ en face de moi. » Défait lors de ses trois confrontations face au Suisse, sans jamais gagner le moindre set, l’Angevin tentera de créer le plus bel exploit de sa carrière.
Devilder : « Ça restera gravé, c’est sûr »
Une tâche que tentera également d’accomplir Nicolas Devilder face à Novak Djokovic. Son duel face au Serbe sera toutefois le grand écart de ce Roland-Garros 2012. 286e à l’ATP, le Dacquois est le joueur le moins bien classé dans le tableau masculin. A des années-lumière de « Djoko », indéboulonnable numéro 1 mondial. « Ça va être un rêve, lance Devilder. Dans ma carrière, je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de jouer des joueurs comme ça. Déjà, sortir des qualifications, j’étais très fier. Etre au 3e tour et jouer le numéro un mondial, c’est fabuleux. Ça restera gravé, c’est sûr. »
Habitué aux tournois challengers, le Français vivra donc, à 32 ans, une de ses plus belles émotions tennistiques. Même si, pour que cela reste un souvenir impérissable, il faudra éviter de sombrer sous les coups du Serbe. « Sincèrement, ça va être compliqué, avoue-t-il. Je vais profiter du moment et on verra ce qui se passera. » Ce vendredi, la journée des deux Français sera de toute façon placée sous le signe du plaisir.