Mahut : « Un vrai coup à jouer contre Roddick »

Parmi les premiers à entrer en lice ce dimanche à Roland-Garros, Nicolas Mahut défiera Andy Roddick sur le court Suzanne-Lenglen. Confiant, le Français se verrait bien créer la surprise face à l’Américain.

Nicolas, est-ce un bon tirage de tomber sur Andy Roddick au premier tour ?

On m’aurait dit il y a cinq ou dix ans que j’aurais été en course à Roland un dimanche, je ne l’aurais pas cru (rires) ! Non, sérieusement, je suis déjà super content. Guy (Forget) et l’organisation du tournoi m’ont fait un beau cadeau en me mettant sur le Lenglen. J’ai tout pour faire un grand match. Les gens vont venir pour l’ouverture du tournoi et vont attendre l’exploit d’un Français. J’ai tout entre les mains pour bien faire. Je n’ai jamais eu de grande victoire à Roland-Garros, j’espère que ça sera pour cette fois. J’espère ne pas passer à côté de l’instant, profiter un maximum et réaliser un grand match. En plus, j’ai tout mis de mon côté cette année. J’ai pris le casier à côté de celui de Rafa (Nadal) ! Je pense qu’il ne peut rien m’arriver (rires).

Pourquoi vous êtes-vous installé à côté de lui ?

Avant, je changeais chaque année et je faisais tout le temps premier tour. Je me suis dit : ‘‘Rafa, il prend le même chaque année, je vais tenter un truc, je vais me mettre pas trop loin et avec un peu de chance, il va me donner deux trois bonnes ondes’’.

Pensez-vous avoir les moyens de surprendre Andy Roddick ?

Oui. D’autant plus que je connais très bien Andy. On est de la même année (1982). On s’est énormément joué en jeune ou sur le circuit… Je n’ai jamais réussi à gagner mais j’ai été tout proche. J’ai eu une balle de match en finale au Queen’s, j’ai perdu en trois sets à Cincinnati. C’est un joueur que je connais bien, c’est un ex-numéro 1 mondial mais la terre battue n’a jamais été sa tasse de thé. Il y a un vrai coup à jouer. Je vais essayer de prendre toute l’énergie du public qui est là pour porter les Français, qui attend vraiment qu’ils se lâchent, communiquent avec eux. Et s’il y a une bonne alchimie, il peut se passer des choses extraordinaires. 

Estimez-vous comme Jo-Wilfried Tsonga et Michaël Llodra qu’aucun Français ne peut gagner Roland-Garros ?

A part moi, il n’y a pas grand monde qui peut gagner le tournoi… (rires) Non plus sérieusement, il faut se rendre compte qu’en ce moment, il y a une génération exceptionnelle avec Nadal, Federer ou même Djokovic. Ils ont amené le tennis à un tel niveau que c’est difficile de rivaliser, encore plus sur terre. Ce n’est pas négatif mais il va falloir des exploits à répétitions pour espérer gagner. Parce qu’ils sont têtes de série et donc pour gagner le tournoi, il faut battre Djokovic, Federer et Nadal… A l’heure actuelle, aucun Français ne peut le faire. Ce n’est pas un manque d’ambition mais les trois ou quatre devant sont exceptionnels. On s’en rendra compte quand ils auront fini leurs carrières. Mais je suis d’accord. Il n’y a pas de Français aujourd’hui capable de gagner le tournoi.