Mina passe l'épreuve d'espagnol

Fini la théorie, place à la pratique. Après trois jours à cogiter sur son tirage impossible, Gianni Mina passe mardi le test ultime sur terre battue.

« Sincèrement, j’aurais préféré un premier tour plus abordable, avoue le gamin d’à peine 18 ans, bénéficiaire d’une invitation. C’est Rafael Nadal ? Il faut faire avec. Je vais essayer de profiter à fond de ce moment. Ça va aussi permettre au public de mieux me connaître. » Car pour l’heure, le Guadeloupéen est surtout arrêté dans les travées de Roland-Garros par des gens qui le confondent avec Gaël Monfils. La ressemblance avec son aîné est troublante. Mais pas volontaire. « Je suis black et je n’ai pas non plus cinquante possibilités de me couper les cheveux », se gondole Mina, qui a surtout d’autres préoccupations en tête.

Le finaliste du tournoi junior en 2009 a entamé ses épreuves du Bac ES vendredi dernier. Encore rien de violent. « Une épreuve de 3x500m et une autre de badminton vendredi prochain », décrit-il. Les examens écrits sont programmés après la quinzaine. Mais leur préparation risque de laisser à désirer. « Ça va être dur parce que j’ai accumulé par mal de retard en jouant sur le circuit, expose le candidat. Mais le bac, c’est important parce que je me suis investi toute l’année et ça m’a quand même fait perdre du temps d’entraînement. »

Mais à choisir entre devenir bachelier et déboulonner le quadruple vainqueur Porte d’Auteuil, aucune hésitation : « Battre Nadal ! » Une sacrée gageure une semaine après avoir perdu son premier match sur le grand circuit, à Nice, contre le Polonais Lukasz Kubot (7-5, 6-4). Plus modestement, le 653e joueur mondial rêve de « pourquoi pas, gagner un set » et promet de « s’arracher » sur tous les points. « Si je prends 6-1, 6-1, 6-1 mais que je me bats et que je résiste, je serai satisfait. » Ça devrait aussi suffire au bonheur du public parisien. Avant d’aller chercher le titre junior, où il est également inscrit ?

SC