Monfils perd sa bataille

Gaël Monfils - -
C’était dans l’air. Pour les spectateurs de l’Open de Nice Côte d’Azur, cela ne faisait même aucun doute. A voir Gaël Monfils traîner sa patte et sa misère face à Bryan Baker (6-3, 7-6), 216e mondial à l’ATP, mercredi au 2e tour du tournoi azuréen, le forfait pour Roland-Garros n’allait pas tarder à tomber. Chose faite ce jeudi, en fin d’après-midi, après une IRM passée auprès du docteur Montalvan. « Ce qui est désolant, c’est que depuis le début de l’année, il est embêté par ce genou récalcitrant, lâche, abattu, le directeur technique national Patrice Hagelauer. Chaque fois, on pense que ça va aller mieux. Il a tout essayé. Et ça revient dès qu’il s’entraîne un peu plus, dès qu’il joue un peu plus. »
Déjà out six semaines au printemps, absent du quart de finale de Coupe Davis face aux Etats-Unis, Gaël Monfils est de nouveau à l’arrêt. Un coup dur pour le 13e mondial. « Il n’a pratiquement pas joué depuis sa finale à Montpellier contre Berdych, confie l’ancien DTN Patrice Dominguez. Je me rappelle avoir vu son genou le matin. Il était gonflé, pas beau à voir. Il ne pouvait pas le plier. On aurait dit, sans être péjoratif, un 15-4 (un joueur de troisième série). » Quand Monfils reviendra-t-il ? Dans trois semaines, au moins.
« Une remise en cause de son hygiène de vie »
Et même le plus tard possible pour le consultant tennis de RMC Sport. « Il était temps qu’il s’arrête pour ne pas hypothéquer la suite de sa carrière, explique-t-il. Il ne peut pas multiplier les strappings. Il a une remise en cause à faire, pas de son entraînement mais de son hygiène de vie quotidienne, de son alimentation. Gaël, c’est un diesel. Il doit impérativement se soigner et ne revenir sur le court que lorsqu’il n’aura plus mal et aura la pleine possession de son potentiel physique, largement supérieur à celui des autres. »
Se soigner, se reconstruire, pour ne pas hypothéquer son éventuelle participation à Wimbledon et aux JO. En attendant, la France perd sa meilleure arme sur terre battue à trois jours de Roland-Garros. « Depuis sa demi-finale à Monte-Carlo et sa victoire à Bucarest, c’est Gilles Simon qui fait la meilleure saison sur terre battue devant Richard Gasquet, qui n’est pas mal non plus » note Patrice Dominguez. Mais avec une demi-finale en 2008 et deux quarts de finale (2009-2011), le spécialiste de la Porte d’Auteuil, c’était encore Gaël Monfils…