Noah : « Roland-Garros reste un truc affectif »

Yannick Noah - -
L’approche de Roland-Garros vous provoque-t-elle toujours une émotion particulière ?
Oui, forcément. Mais disons qu’avec le temps, il y a moins d’émotions. Je ne connais plus les joueurs. A un moment, c’était encore ceux avec lesquels j’avais joué. Après, ceux que j’avais coachés. Maintenant, même si j’ai des contacts avec certains joueurs, je suis de plus en plus loin. Mais ça reste notre évènement.
Les courts de la Porte d’Auteuil ne vous manquent pas trop ?
Non. Ce qui me manque, c’est jouer. Mais le stade, ça reste ce qui s’est passé sur le court. Roland, c’est beaucoup de souvenirs. Ça reste un truc affectif. Les gens pensent que Roland-Garros c’est la finale, mais en fait, c’est 20 ans de ma vie.
Jo-Wilfried Tsonga a déclaré récemment qu’aucun Français ne pouvait gagner Roland-Garros cette année. Est-ce un discours que comprenez ?
Ça ne sert à rien quand tu n’es pas premier ou deuxième de dire : « Cette année, je vais gagner ». Ce n’est vraiment pas nécessaire. Par contre, rêver de gagner, c’est bien. Le pire, ce serait de ne même pas rêver de la victoire. Et je pense qu’il y a des joueurs qui n’arrivent pas à rêver de la victoire. Les joueurs français sont plus performants sur d’autres surfaces et c’est dommage. Quand ils sont sur leur meilleure surface, ils n’ont pas la chance de jouer chez eux. Mais c’est comme ça, il y a un souci depuis des années sur la terre battue.
Seriez-vous intéressé par le poste de capitaine de Coupe Davis ?
Non, je ne suis plus dedans. Sauf s’ils rampent tous (rires) ! C’est la seule chance.
Le départ de Guy Forget vous a-t-il touché ?
Je l’ai eu au téléphone. Il y a vraiment mis du cœur. Et comme souvent, on va s’apercevoir du vrai boulot qu’il a fait seulement à partir de maintenant. Déjà, je pense que cela va être très dur de le remplacer. Et puis, Guy s’est vraiment donné. Depuis 15 ans, à chaque fois que je l’ai appelé, il m’a toujours parlé de la Coupe Davis. Il l’a toujours parlé des problèmes, des gars,… Il était vraiment passionné par ça. Passer la main lui fait forcément quelque chose.
Pensez-vous que cela doit être aux joueurs de choisir leur capitaine ?
Je pense qu’à 100%, le choix appartient aux joueurs. Officiellement ou officieusement, ce sont les joueurs qui décident, point barre. Je ne vois pas qui d’autre pourrait décider. Maintenant, j’imagine qu’ils en discutent à la DTN. C’est une décision qui se prendra à plusieurs. Ce sont trois joueurs qui vont décider. Enfin, je l’espère.