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Roland-Garros reste à Paris

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La Fédération Française de tennis a choisi le projet d’extension du site de la Porte d’Auteuil. Le Grand Chelem parisien ne sera pas délocalisé en banlieue. Reste désormais à trouver un terrain d’entente avec les écologistes et les riverains.

Roland-Garros peut ranger ses valises. La deuxième levée du Grand Chelem reste à Paris. Réunis en Assemblée Générale ce week-end, les 195 délégués de la fédération française de tennis (FFT) se sont très largement prononcés en faveur de l’agrandissement et de la modernisation du site de la Porte d’Auteuil. Le projet de la capitale a terrassé ceux de ses trois concurrents (Versailles, Marne-la-Vallée, Gonesse). Il n’y aura donc pas de délocalisation en banlieue. « C’est un choix audacieux, osé et hautement qualificatif, se félicite Jean Gachassin, le président de la FFT. Pour Roland-Garros c'est l'assurance de se distinguer pendant des années et de briller dans le monde entier pour des décennies, à contre-courant du gigantisme à la mode. »

Le site actuel va passer de 8,5 à 13,5 hectares. Malgré cette extension, Roland-Garros sera toujours le plus petit des quatre tournois du Grand Chelem. Les travaux devraient coûter 250 millions d’euros à la FFT. Ils débuteront fin 2012 pour une livraison globale à l’horizon 2016. « Il ne faut pas penser que c’est un choix du passé, estime l’ancien DTN, Patrice Dominguez. C’est le choix d’une ouverture en respectant tradition, modernité et entrée dans le futur. J’espère simplement que les engagements verbaux annoncés par le maire de Paris seront tenus. »

Mauresmo : « Une décision très politique »

C’est là que le bât blesse. Pour mener à bien son projet, la FFT va certainement se heurter aux recours juridiques des écologistes. Une pétition contre l’extension sur une partie des serres d’Auteuil, où la construction d’un nouveau court de 5 000 places est prévue, a déjà recueilli près de 30 000 signatures. La perspective de couvrir le court Philippe-Chatrier et l’implantation du Centre national d’entraînement au stade Georges-Hébert se heurtent également à l’opposition des riverains du 16e arrondissement. « La fédération est victime d’un mirage, fustige Yves Contassot, le conseiller Vert de Paris. Son projet parait peu crédible lorsqu’on voit les obstacles qu’il y a. Ils vont se révéler les uns après les autres et je crois que le réveil va être douloureux. »

Un scepticisme partagé par certains sportifs qui voyaient d’un bon œil la migration vers un complexe moderne et flambant-neuf. « J’avais dit clairement que j’étais pour une délocalisation, souffle Amélie Mauresmo. Ce n’est pas le cas. Je ne sais pas si l’aspect tennistique a primé dans cette décision. J’ai quelques doutes. Je pense que c’est une décision très politique. » Une décision qu’il va maintenant falloir assumer. 

Alexandre Jaquin avec Rodolphe Massé