Roland-Garros : Tsonga-Wawrinka, les "frères pétards"

Ne manquera que Michael Buffer et son cultissime « Let’s get ready to rumble ». Car s’il est bien deux tennismen régulièrement associés à la mythologie de la boxe sur le circuit, ce sont bien Jo-Wilfried « Ali » Tsonga (15e mondial) et Stan Wawrinka (9e mondial), alias « Stanimal », surnom à la sonorité plus UFC que country club. Et ce n’est que l’un des nombreux liens qui unissent les deux joueurs. Entre les jeunes trentenaires (ils ont à peine un mois d’écart), c’est déjà une longue histoire, sur le court comme en dehors, enveloppée d’un parfum de « je t’aime moi non plus ».
« Ils n’ont pas le même profil mais ils ont des points communs, résume ainsi Arnaud Clément, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. Ils sont très puissants, très forts au service. Ce sera un peu un match de boxe avec deux joueurs très puissants, qui vont se donner des coups. » Toujours la métaphore pugilistique… L’un pétarade en coup droit, l’autre distribue les baffes en revers. Stan a découpé l’idole Federer en quarts ? Jo s’est offert les scalps successifs de Berdych et Nishikori, numéros 4 et 5 mondiaux. Même sur la feuille, l’équilibre est parfait. Tsonga et Wawrinka se sont affrontés six fois, pour trois victoires chacun. A Roland, ils partagent également les points (1-1). Deux matches disputés au meilleur des cinq sets qui avaient dépassé les quatre heures.
De Melbourne aux toilettes de France - Suisse
En dehors du rectangle ocre, Stan et Jo ont aussi un paquet d’histoires à se raconter. Ils ont souvent tapé la balle ensemble à l’entrainement. On a d’ailleurs longtemps présenté Wawrinka comme le meilleur copain des mousquetaires tricolores. C’était avant qu’il ne se hisse au sommet de l’Open d’Australie 2014. A l’époque, Jo avait sous-entendu qu’il le méritait tout autant, ce fichu titre en Grand Chelem. Forcément, Stan n’avait pas apprécié. Déjà un peu plombée, l’ambiance du couple a définitivement sombré lors de la dernière finale de Coupe Davis.
Tout le monde s’en souvient, la France a pris une fessée face à la Suisse. Mais pour ajouter à la punition sportive, Wawrinka n’avait pu retenir des sourires un brin moqueurs pendant la rencontre. L’affaire s’était réglée dans les toilettes du banquet d’après-match. Entouré des Français, Jo avait dit sa façon de penser à Stan. On évoque une discussion tendue. Proche de Wawrinka, Gaël Monfils avait joué les médiateurs. Le Suisse s’était ensuite excusé. Au moment du salut d’avant-match, ils n’en laisseront bien sûr rien paraitre. Dans l’entourage de Tsonga, on préfère mettre en avant l’expérience et la nouvelle zénitude du Français. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ces retrouvailles entre Jo et Stan auront de (gros) airs de revanche.