Safina, pour tuer le frère

la petite soeur de Marat Safin a l'occasion samedi de ne plus être dans l'ombre de son illustre frère. A condition de remporter sa finale contre sa compatriote Kuznetsova... - -
Pas facile d’exister dans l’ombre de son illustre frère. Dinara Safina est en train de le constater. En dépit de sa place de n°1 mondial, la Russe de 23 ans peine à se faire un prénom. Aux yeux du monde, elle est toujours considérée comme la petite sœur de Marat Safin. La veille de sa finale qui l’oppose à sa compatriote Kuznetsova, elle s’en est d’ailleurs agacée en conférence de presse, reprochant aux journalistes leurs incessantes questions au sujet de son ainé. Il faut dire que depuis plusieurs semaines, elle multiplie les performances de haut rang et justifie pleinement son nouveau statut. Sur les vingt et un matches qu’elle a joués en tant que leader du circuit WTA, la Moscovite n’en a perdu qu’un seul.
A partir de 15h, elle va disputer la seconde finale entièrement russe de l’histoire de Roland-Garros. Un an après avoir échoué à ce même stade du tournoi parisien en s’inclinant face à la Serbe Ana Ivanovic. « J’ai plus de pression que l'année dernière. Mais avoir déjà joué une finale ici va m'aider, analyse la joueuse au solide gabarit (1m83, 70kg). J'espère faire un peu mieux et franchir la dernière étape. Ce serait un rêve de gagner ici. » L’exploit serait de taille. Si elle remporte son premier Grand Chelem aujourd’hui, elle deviendra la seconde Russe à s’imposer sur les courts de la Porte d’Auteuil, après Anastasia Myskina en 2004. « On assisterait également à une première avec un frère et une sœur qui auront été n°1 mondiaux et vainqueurs d’un titre du Grand Chelem – Marat a remporté l’Open d’Australie 2005 et l’US Open 2000 ndlr – », rappelle Sarah Pitkowski, ancienne tenniswoman française. Mais pour toucher au but, la protégée de Ion Tiriac va devoir se montrer moins fébrile que lors de sa demi-finale face à la jeune Slovaque Dominika Cibulkova. Car malgré sa victoire logique, Safina a semblé particulièrement à cran au cours de la partie. « Je m'approche de la fin, je commence à devenir de plus en plus nerveuse. Mais j'ai malgré tout réussi à gagner en deux sets, même sans jouer mon meilleur tennis », a-t-elle reconnu à l’issue de la rencontre. Depuis le départ à la retraite de la Belge Justin Henin la saison passée, le tennis féminin se cherche une véritable patronne. Un succès à Roland Garros aiderait Dinara a endossé ce rôle. Histoire de pouvoir définitivement avancer sans Marat.