Santoro : « Faire un coup à Wimbledon »

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Que vous inspire votre dernière sortie à Roland Garros ?
Sur les quinze, vingt tournois que j’ai programmés cette année, Roland-Garros est celui qui me faisait le plus flipper. Je me disais : « Est-ce que c’est raisonnable de jouer un tournoi sur terre battue en cinq sets à mon âge ? ». Mais est-ce que c’est raisonnable de refuser un vingtième Roland-Garros ? Donc j’ai préféré me jeter à l’eau en me disant : « On verra bien ». J’ai vu ce que je voulais voir. C’est très compliqué à mon âge (36 ans), de part l’évolution de mon jeu et du tennis en général, d’être performant sur terre battue. Mais j’ai pris du plaisir. Le match s’est joué en deux parties. J’ai été archi-dominé pendant deux sets après il y a eu de bonnes choses.
Avez-vous l’impression que votre relation avec le public de Roland Garros a évolué ces dernières années ?
Toutes mes relations ont évolué. Avec le public, avec mon métier et avec la vie en général. Si j’utilisais un seul mot pour résumer tout cela, ça serait l’expérience, ou peut-être le recul.
Beaucoup de joueurs ont salué votre départ en disant que vous étiez le dernier à avoir une telle variété dans votre jeu…
Lorsque je regarde aujourd’hui les meilleurs joueurs du monde, je me dis que de toute évidence aucun ne joue comme moi. Mais d’un certain côté, si je pouvais jouer comme Federer, je n’en priverais pas. L’évolution du jeu tend à ce que les joueurs soient de plus en plus puissants et forts physiquement. Moi je me sers de ce que j’ai, c'est-à-dire pas grand-chose (rires). Mon style de jeu était déjà quasiment démodé quand je suis arrivé sur le circuit. Je suis arrivé dans les années 90 avec un jeu des années 70. Donc être performant pendant vingt ans lorsqu’on arrive déjà avec un déficit de vingt ans, ça n’a pas été simple. La beauté de ma carrière c’est que j’ai dû trouver sans arrêt des solutions pour conserver mon métier et pouvoir en vivre.
Etes-vous déçu que les organisateurs du tournoi ne vous aient pas programmé sur le Central et n’aient pas organisé de cérémonie en votre honneur à la fin du match ?
Le Central ou le Susan-Lenglen, pour moi c’était pareil. Les organisateurs m’ont demandé si je voulais le Susan Lenglen ou le court n°1, donc j’ai choisi le Lenglen parce que je voulais un grand court. Après pour la cérémonie, il me semble qu’elle est prévue.
Il vous reste désormais cinq mois de compétition, quelles sont vos ambitions ?
Malgré mes 37 ans qui se profilent, je reste convaincu de pouvoir faire un coup à Wimbledon. Donc je vais tout faire pour le réaliser cette année. C’est vraiment le tournoi sur lequel j’ai joué de malchance dans la deuxième partie de ma carrière où j’avais pourtant développé un jeu adapté au gazon. Pratiquement toutes mes blessures sont arrivées à Wimbledon, donc je serai très motivé là-bas. Ensuite il y aura mon 69e Grand Chelem à l’US Open. Ca sera un autre moment particulier. Et puis bien sûr la tournée française, Metz, Lyon et Bercy.