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Santoro : « Un peu de tristesse et de nostalgie »

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Fabrice Santoro, éliminé au premier tour de l'US Open mercredi par Juan Carlos Ferrero, est un peu triste à l'idée d'avoir disputé le 69e et dernier tournoi du Grand Chelem de sa carrière.

Fabrice Santoro, cela fait quoi d'avoir joué son dernier match en Grand Chelem ?
C’est une page qui se tourne. J’aurais aimé qu’elle se tourne un peu plus tard dans la semaine, mais Ferrero en a décidé autrement. Il a bien joué, il a été solide comme il l’est depuis plusieurs mois maintenant. Je ressens un peu de nostalgie et de tristesse de me dire que c’était le dernier match en cinq sets de ma carrière. Vous savez : j’ai joué quantité de combats de plus de quatre heures où je suis allé au bout de moi-même. Aujourd’hui, ces matches-là sont derrière moi. Je savais que je jouais ici mon dernier Grand Chelem, mais je ne savais pas ce que je ressentirais sur le terrain. Avant, ça allait. Sur le court aussi. Puis dans les dernières minutes, je me suis senti un peu triste… Ça ira mieux demain.

Vous avez déclaré que vous aimiez toujours autant le tennis aujourd’hui, mais que c’étaient les voyages qui vous fatiguaient…
J’aime le tennis et j’aimerai ce sport toute ma vie. J’aurais 37 ans à la fin de l’année, le tennis représente donc 30 ans de ma vie. Je n’aurais jamais pu faire ce métier aussi longtemps s’il n’y avait pas une vraie passion derrière. En revanche, les voyages qui vous éloignent aussi souvent de chez soi, c’est parfois difficile. C’est pour cela que j’ai décidé de changer de vie.

Justement, comment voyez-vous votre nouvelle vie ?
Je vais apprendre ce qu’est une vie normale. J’ai toujours vécu dans les valises, les hôtels, les aéroports, etc. J’attends avec impatience de découvrir une vie normale, où on dort dans son lit et pas dans celui des autres, où on ne fait pas sa valise tous les deux jours, où on peut programmer des sorties avec ses amis… Je veux passer plus de temps à la maison avec ma fille aussi, qui me manque beaucoup. Avoir plus de temps pour elle et pour moi.

Vous n’avez pas peur de la "retraite" ?
Non, je n’ai aucune appréhension. Lorsque l’on commence ce métier, on sait très bien que ce n’est pas le métier de toute une vie. On n’est pas acteur ou chanteur. On peut retarder l’échéance comme je l’ai fait (mon plan n’était d’ailleurs pas d’aller jusqu’à 37 ans), mais ce n’est pas un métier que l’on fait jusqu’à 65 ans.

Vous n’allez certainement pas rester loin du tennis. Vous en savez trop sur ce sport… Que voulez-vous faire plus tard ?
Je n’ai pas encore de réponse à cette question. J’ai envie d’évoluer un peu dans le tennis, mais en dehors aussi car j’ai envie de découvrir d’autres univers. Mon rôle de consultant me plait beaucoup ; l’écriture d’un livre m’apporte aussi beaucoup de plaisir depuis neuf mois maintenant… Pourquoi ne pas aussi reprendre un tournoi comme c’est en train de se faire avec l’Open de Moselle. Quelques projets à droite à gauche, j’ouvre grands mes oreilles pour écouter toutes les propositions, et ensuite je me déciderai.

La rédaction avec Eric Salliot (RMC Sport)