Simon et le « bonheur absolu »

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Ces derniers temps, il était du genre ronchon. Mercredi soir, à l’heure où les enfants dorment déjà à poings fermés, Gilles Simon est arrivé très agacé en conférence de presse après sa qualification à la chandelle (et en quatre manches) face à Jérémy Chardy. « Bonjour, Gilles », tente alors un journaliste. « Bonne nuit, plutôt, répond le Français. Parce que vu l’heure à laquelle je suis programmé… » Une manière d’embrayer tout de suite, et pendant plusieurs minutes, sur sa contrariété du jour et sa programmation tardive. Tant pis pour sa qualification convaincante ce jour-là, Simon est comme ça. Une nature entière qui le rend également attachant.
Preuve en est, le soutien indéfectible du Central de Roland-Garros lors de sa rencontre face à Mardy Fish ce samedi. A chaque point important, le public parisien n’a cessé de l’encourager, avant de finir le match en apothéose. Une ambiance des grands jours. « Dès que tu en as besoin, tu sens que tu es poussé, avoue le Niçois. Ça met la pression sur l’autre. C’est un bonheur absolu. »
« J’étais plus fort »
Un bonheur tel que Simon n’a eu besoin que de trois sets (6-3, 6-4, 6-1) et d’un peu plus de deux heures de jeu pour venir à bout de son adversaire, vraiment pas brillant malgré son statut de tête de série n°10. « Il avait des difficultés à me faire mal, avoue le n°18 mondial. Sentir que j’étais plus fort, ça m’a fait du bien et j’ai pu me libérer jusqu’à la fin. » Avec ce tour facile, le Français a pu garder un peu de jus pour affronter son futur adversaire. Un bien plus gros poisson que Fish : le Suédois Robin Söderling, tête de série n°5, double finaliste malheureux, illustre tombeur de Nadal en 2009 et vainqueur en trois manches de l’Argentin Mayer (6-1, 6-4, 6-3) ce samedi. « C’est du très lourd », confirme Simon. Fini de ronchonner.