Simon, intermittent du spectacle

Pour son entrée en lice, le Niçois a été accroché par Michael Russell. Il s’en est finalement sorti peu avant 21h en quatre manches (6-3, 4-6, 6-1, 6-0).

Laborieuse entame de tournoi pour Gilles Simon, dernière tête de série tricolore à fouler les courts de Roland-Garros, ce mardi en fin d’après-midi. Succédant sur le Central à Rafael Nadal et John Isner, auteurs du plus beau match de cette édition jusqu’à présent, le Niçois a eu du mal à soutenir la comparaison, offrant une prestation à peine passable pour se hisser au deuxième tour. Il était alors 20h45 et la plupart des spectateurs étaient déjà rentrés à la maison…
Emprunté, comme branché sur courant alternatif, le n°18 mondial s’est finalement débarrassé de l’Américain Michael Russell en quatre manches. Russell, cela vous dit quelque chose ? Il y a dix ans, en huitième de finale, c’est lui qui avait obtenu une balle de match face à Gustavo Kuerten. Le Brésilien l’avait emporté au finish, dessinant sur la terre battue un énorme cœur dédié au public avant de s’allonger à l’intérieur pour savourer son succès.

Duel franco-français au 2e tour

Depuis, le courtaud yankee à l’allure de lutteur de gréco-romaine, désormais 93e mondial, n’a plus remporté le moindre match Porte d’Auteuil. A-t-il cru rompre la malédiction en égalisant à un set partout face à un Français bougon, qui s’apostrophait à grands coups de « ça suffit, maintenant » ? Ce fut le mérite de Simon de ne l’avoir pas laissé espérer plus longtemps.
Sans jamais atteindre des sommets, son jeu d’attaquant de fond de court, tout en cadence, a finalement eu raison de la résistance d’un Russell accusant au fil des jeux ses 33 ans. Témoin le dernier set bouclé 6-0 en 20 minutes. Mission accomplie donc pour Gilles Simon, qui devra sortir un tout autre tennis face à son coéquipier de Coupe Davis Jérémy Chardy, net vainqueur du Bulgare Dimitrov (6-2, 6-4, 6-4).

Jean-François Pérès