Tsonga et Monfils devront s’endurcir

Le Manceau n'est pas parvenu à franchir l'écueil Fernando Gonzalez à l'US Open. De quoi s'interroger sur sa capacité à remporter une compétition majeure... - -
La « Night session » de Flushing Meadows a été cruelle pour Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils. Les deux Frenchies ont cédé, respectivement, face à Fernando Gonzalez (3-6, 6-3, 7-6, 6-4) et à Rafael Nadal (6-7, 6-3, 6-1, 6-3), alors qu’on leur promettait un parcours plus éclatant. Incapables de franchir le cap des 8es de finale, Tsonga et Monfils ont eu bien du mal à cacher la déroute du tennis français à l’US Open.
La déception était évidente chez Tsonga (7e mondial), auteur d’une belle campagne américaine. On se souviendra que le n°1 Français s’est offert le scalp de Roger Federer, quelques semaines plus tôt à Montréal. « Je n’ai pas été bon, admet le Manceau. J’avais l’ambition de faire mieux que ça. Désormais, ça va devenir compliqué de se qualifier pour le Masters, mais ne vous inquiétez pas, je ne déprime pas. »
Vainqueur à Johannesburg et à Marseille, Tsonga n’a atteint les quarts de finale d’un Grand Chelem qu’en Australie. Face à Gonzalez, il a surtout raté trop d’occasions de faire le break. « C’est un problème récurrent chez lui, explique Patrice Dominguez, l’ancien DTN. Lorsqu’il met trop d’intensité physique, il a tendance à se contracter. Ses frappes sont plus courtes et manquent de profondeur. Il va lui falloir régler un problème d’équilibre entre perfectionnisme exacerbé et surexcitation. »
Dominguez : « Un problème physique, psychologique mais aussi technique »
Gaël Monfils peut nourrir moins de regrets face à Rafael Nadal. « Rafael a été plus fort que moi, reconnaît-il. J’ai envoyé la sauce pendant 2h48, mais il n’a jamais baissé les bras. » Forfait à Wimbledon, le Français n’a pas été épargné par les blessures (cuisse, genou, poignet). Mais Monfils est malgré cela entré dans le Top 10 pour la première fois au mois de février (9e), et compte deux Top 5 à son tableau de chasse cette saison (Nadal et Roddick).
Pour Patrice Dominguez, les deux Français ont néanmoins les moyens d’aller plus loin, à condition de travailler encore plus dur. « Pour aller au-delà des 8es de finale, il faut jouer en permanence le top 8. Cela ne s’improvise pas dans les Grands Chelems. Il faut avoir aussi cette constance dans les Master Series. Les joueurs français doivent jouer régulièrement des quarts de finale ou des demi-finales dans les grands tournois pour s’endurcir et s’aguerrir, pour être prêt à aller au combat dans les Grands Chelems, lorsque les parties se jouent en cinq sets. Chez Jo et Gaël, et on l’a bien vu face à Gonzalez et Nadal, il y a un problème physique, psychologique mais aussi technique. Leur technique s’est détériorée au fil du match. Ils ont les moyens d’atteindre les quarts de finale, mais pour l’instant, ils sont un petit peu trop tendres et trop irréguliers le reste de la saison. » Aux joueurs de démontrer qu’ils sont capables de redresser la barre dès la semaine prochaine contre les Pays-Bas en barrage de la Coupe Davis.