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Dix choses à savoir sur Nishikori et Cilic

Nishikori à l'US Open

Nishikori à l'US Open - AFP

Avec le Japonais Kei Nishikori et le Croate Marin Cilic, la finale de l’US Open sera, ce lundi, la première en Grand Chelem sans un membre du Big Four depuis… janvier 2005. RMC Sport vous propose de mieux découvrir ses deux protagonistes.

Deux CV pas bien grassouillets

A finale improbable, palmarès maigrelets. Cilic n’a jamais atteint la moindre finale sur un Masters 1000. Il ne l’a fait que sur deux tournois World Tour 5000, à Rotterdam (2014) et Pékin (2011 et 2009). Ses onze titres – dont quatre à Zagreb, chez lui en Croatie – et ses six autres finales perdues sur le circuit ATP ont tous eu pour cadre des épreuves World Tour 250. Son plus beau succès ? Sur l’herbe du Queen’s, à Londres, en 2012. Nishikori, lui, est passé à une blessure en finale d’un triomphe lors du Masters 1000 de Madrid 2014. A part ça ? Cinq titres en carrière (trois dans des World Tour 500 et deux dans des 250), dont deux cette année à Barcelone et Memphis, pour celui que l’ATP avait désigné « débutant de l’année » en 2008.

Ils partagent leur plus haut classement mondial

Février 2010 pour Cilic, mai 2014 pour Nishikori. Les dates où les deux finalistes de l’US Open ont atteint leur meilleur classement mondial, le neuvième rang. Actuellement 11e et 16e (ce qui en fait la première finale sans Top 10 du Grand Chelem américain depuis… 1997), le Japonais et le Croate vont grimper dans la hiérarchie après leur beau parcours new-yorkais. En cas de victoire finale, Nishikori passerait cinquième. Cilic, lui, égalerait sa meilleure performance en atteignant le neuvième rang.

Un classique de l’US Open

Déçus de ne pas avoir droit à un Djokovic-Federer en finale ? Vous ne devriez pas. Car vous allez assister à une finale proposant un « classique » des dernières années à l’US Open. Nishikori et Cilic vont se croiser pour la… troisième fois sur les cinq dernières éditions. En 2010, le Japonais avait empoché la mise en cinq sets au deuxième tour. En 2012, le Croate prenait sa revanche en quatre sets au troisième tour. A qui la belle et le trophée ? Une certitude : Nishikori, qui mène 5-2 dans ses duels avec Cilic, arrive en pleine confiance puisqu’il reste sur trois victoires consécutives sur son adversaire à Memphis (2013), Brisbane (2014) et Barcelone (2014).

Cilic et son mensonge

Fin avril 2013, lors du tournoi de Munich, Cilic est contrôlé positif à la nicéthamide, un stimulant cardiovasculaire inclus dans la liste des substances interdites par le Code mondial antidopage. Le 26 juin, peu avant son deuxième tour contre Kenny De Schepper à Wimbledon, le Croate convoque la presse pour annoncer son forfait en raison d’une blessure au genou. Un mensonge délibéré pour éviter le sujet et mieux pouvoir débuter sa défense. Il explique alors avoir consommé des tablettes de glucose sans savoir qu’elles contenaient de la nicéthamide. Condamné à une suspension rétroactive du 1er mai 2013 au 31 janvier 2014, ce fan de football et du Milan AC voit le Tribunal arbitral du sport (TAS) réduire sa suspension de neuf à quatre mois. Il peut ainsi reprendre la compétition fin octobre à Bercy.

Nishikori s’est entraîné… assis pour ne pas rater l’US Open

La dernière défaite de Kei Nishikori remonte au 1er août à Washington face à… Richard Gasquet. Le Français s’était imposé aisément 6-1, 6-4. Blessé au pied droit, le Japonais n’avait fait que de la figuration. Dans la foulée, avec son staff, il prend la décision lourde de retirer ce kyste qui lui empoisonne la vie. Une course contre la montre est déclenchée pour espérer être d’attaque pour l’US Open. A la veille de l’ouverture du tournoi, il est encore incertain. « Pour garder le rythme, Kei s’est entraîné assis, précisait Michael Chang, son coach. Les deux premiers tours étaient déterminants. Je lui ai dit de tenter le coup, de se battre comme un chien. » Sa chance ? Avoir bénéficié d’un tirage au sort en or. Au premier tour, il écarte l’Américain Wayne Odesnik, 176e mondial et bénéficiaire d ‘une wild-card. Deux jours plus tard, l’Espagnol Pablo Andujar abandonne au bout de 63 minutes. De quoi reprendre de l’énergie pour s’offrir… trois joueurs du Top 10 en deuxième semaine.

Nishikori à la mode des anciens joueurs entraîneurs…

La mode des anciens joueurs devenus entraîneurs – encore prégnante lors des demi-finales de l’US Open, où les quatre joueurs concernés étaient tous coachés par un ancien numéro 1 ou 2 mondial – n’échappe pas à Nishikori et Cilic. Le Japonais, premier Asiatique en finale d’un Grand Chelem, est sous la coupe de Michael Chang, l’Américain d’origine asiatique qui avait créé la sensation en remportant Roland-Garros 1989 à 17 ans. Très proches, les deux n’hésitent pas à s’engager ensemble pour des causes qui leur tiennent à cœur : ils ont disputé un match d’exhibition à Tokyo en 2011 pour récolter des fonds en faveur des victimes du tremblement de terre de Fukushima.

… Et Cilic aussi

A 14 ans, Cilic avait été invité avec un autre espoir croate à échanger des balles avec la légende tennistique du pays, Goran Ivanisevic, vainqueur de Wimbledon en 2001. Un souvenir resté gravé et qui colle bien avec les seules images de tennis regardées à l’époque par « Chila » (son surnom donné par ses amis) : les matches de Goran à Wimbledon. Logique, donc, de voir l’actuel géant croate coaché par l’ancien géant croate. Une collaboration débutée à l’occasion de ses mésaventures pour dopage, qui l’ont privé des courts quelques mois en 2013. Les premiers conseils d’Ivanisevic à son poulain ? S’améliorer au service. Mission accomplie. N’est-ce pas Roger Federer ?

Nishikori, un joueur Sony

Après avoir débuté le tennis à cinq ans, Nishikori sera repéré et rejoindra d’autres espoirs japonais dans un groupe financé par Masaaki Morita, le patron de Sony. Ce qui lui permettra de rejoindre, à 14 ans, la célèbre Académie Nick Bollettieri en Floride. Où l’adaptation de celui qui ne parlait alors pas à un mot d’anglais n’a pas dû être simple.

Ils ont tous les deux remporté Roland-Garros

D’accord, ils n’étaient que des juniors. Mais savoir que Cilic et Nishikori ont déjà brillé sur la terre ocre de Roland-Garros fera battre nos petits cœurs de Français. Le Croate y a remporté le simple juniors en 2005, le Japonais le double juniors en 2006. Cela mériterait bien une finale porte d’Auteuil chez les grands, tout ça. Mais on connaît un Rafael Nadal qui ne l’entendra pas de cette oreille au printemps prochain.

Nishikori, prochain tombeur de Nadal sur terre ?

Elevé sur le ciment de l’Académie Bollettieri, Nishikori a réussi une saison sur terre battue marquante en 2014, remportant le titre à Barcelone puis atteignant la finale au Masters 1000 de Madrid face à Rafael Nadal. Où le Japonais aurait mérité un tout autre sort. « On n’a pas mérité de gagner », confiait Toni Nadal, conscient que son neveu avait été surclassé tout le début de match. Eblouissant de précision et de rapidité, Nishikori avait mené 6-2, 4-2, avant d’être fauché par une blessure qui l’a totalement cloué, au point de devoir abandonner (2-6, 6-4, 3-0). L’Asiatique n’était pas suffisamment remis pour Roland-Garros, où il subissait une élimination au premier tour face au Slovaque Klizan. Mais quand il reviendra porte d’Auteuil, Nishikori se souviendra qu’il a des armes dissuasives pour empêcher l’Espagnol d’y décrocher un dixième titre.

A.H. avec E.S.