Mahut: « Toutes les bonnes choses sont derrière moi »

Neuf reporters américains ont accouru dans une petite salle d'interview pour discuter avec Nicolas Mahut après sa défaite en double où il était associé à Arnaud Clément. Aux États-Unis, l'histoire de l'Angevin intéresse toujours. Le marathon de Wimbledon face à John Isner (70-68 au cinquième set) est toujours dans les mémoires. Mahut, 158e mondial, éliminé au dernier tour des qualifications en simple, paie ce match aujourd'hui.

Nicolas, comment allez-vous?
Ce n'est pas la grande forme, je me sens un peu vieux. Il y a un sentiment de ras le bol. J'ai l'impression que toutes les bonnes choses qui me sont arrivées sont derrière moi. J'ai envie de revenir au classement mais en même temps, mon corps me dit que je ne suis pas capable de jouer à un haut niveau. J'ai mal au dos et je ne peux pas servir! Pourtant le doc m'assure que les examens ne montrent rien.

C'est le contrecoup du fameux match face à John Isner?
Quand on m'a parlé de ça, ça me faisait sourire. Je me sentais super bien. J'ai été porté par l'adrénaline. J'ai eu beaucoup de sollicitations aussi. Là, mon corps a dit stop. C'est amusant de voir que John Isner – avec qui j'échange par email – s'est blessé à une cheville. Il a d'ailleurs failli ne pas disputer l'US Open. On a puisé dans nos réserves.

Vous espériez obtenir une invitation pour cet US Open?
Une wild-card, ce n'est pas dû. La FFT a préféré l'accorder à Guillaume Rufin, ce que je comprends. Quant aux Américains, ils ont plein de joueurs autour de la 200e place mondiale. Maintenant, j'espère que je bénéficierai d'un coup de pouce pour les tournois français en fin de saison. C'est maintenant que j'ai besoin d'aide.

Mardi, vous avez remis une de vos raquettes au Musée de l'US Open.
Oui, il y avait du monde. J'ai l'impression que les Américains sont sensibles à mon histoire. Ils adorent les records. Je suis surpris à chaque fois. On me reconnaît dans la rue. Attention, je ne suis pas une rock star mais le phénomène est plus fort qu'à Paris.

Cet été, il y a eu un buzz sur Internet autour d'une vidéo qui utilisait votre match pour vanter une marque de préservatifs
Oui, j'ai découvert ça. On s'est renseigné car ni John ni moi n'avons été contacté. C'est une boîte de production qui a lancé le truc pour Durex. Mon agent et des avocats font le nécessaire pour stopper la diffusion du clip.

Quel est le programme?
Je suis inscrit la semaine prochaine au Challenger de Saint-Rémy de Provence mais je ne veux pas retourner sur le terrain si je ne suis pas à 100%. Ca ne sert à rien de bricoler comme lors de ces qualifs de l'US Open. Ensuite, j'espère être invité à Metz, Mons en Belgique, Montpellier et Bercy.

Propos recueillis par Eric Salliot à New-York