Pourquoi Tsonga peut viser l’US Open

Jo-Wilfried Tsonga - -
Enfin en paix avec son physique
Depuis sa blessure au tendon sous-rotulien du genou gauche à Wimbledon l’année dernière, Jo-Wilfried Tsonga peinait à revenir. Mais le travail effectué avec Xavier Moreau, son préparateur physique a porté ses fruits. Et après une période d’appréhension, le Manceau joue libéré et en pleine possession de ses moyens à Toronto. « Ce n’est pas un grand poète sur le terrain mais plutôt un grand attaquant qui a besoin d’exploser et de faire mal à ses adversaires, détaille Arnaud Di Pasquale, le DTN du tennis français. La dimension physique prend tout son sens sur ce genre de joueurs. » Autre signe qui ne trompe pas, Tsonga s’est aussi montré injouable sur son service à Toronto. « Chez Jo, c’est un bon signe, étaie Eric Winogradsky, son ancien entraîneur. Quand sa mise en jeu est en place, ça lui rapporte beaucoup de points gratuits. Et quand l’adversaire arrive à remettre, il commande l’échange. C’est une économie d’énergie. »
Une confiance au maximum
Quand le physique va, tout va. La confiance avec. « Il a confiance en lui et encore plus quand il peut compter sur son physique. Et là, tout est réuni », se réjouit Sarah Pitkowski, membre de la Dream Team RMC Sport. Ses quatre victoires face à des joueurs du Top 10 (Djokovic, Murray, Dimitrov et Federer) agrémentées de son deuxième titre en Masters 1000 aident à retrouver le moral après des mois de sinistrose. « On a retrouvé ce « Jo » très fort physiquement, très serein, analyse Di Pasquale. C’est une dimension nouvelle. Après une ou deux victoires, la confiance est revenue et tous les facteurs ont convergé. On a retrouvé le Jo qu’on attend depuis longtemps et qu’on connaît capable de battre ces joueurs. Il peut revoir ses objectifs à la hausse. »
Des adversaires marqués
Avec ce titre et sa réintégration dans le Top 10 mondial, Tsonga rappelle aux ténors qu’il est de retour. D’autant que le Tsonga « nouveau » qui a délaissé la danse des pouces pour les poings serrés du boxeur ne cache pas sa soif de victoire. « Je ne crois pas qu’il soit sur un nuage, je ressens quelqu’un de simplement satisfait, note Di Pasquale. Il faut se servir ce qu’il vient de se passer mais il ne s’enflamme pas. Il a un discours humble et ambitieux. En arrivant avec ce capital confiance sur l’US Open, il va vraiment faire peur à tous ses adversaires et ça, c’est important. » Pour Sarah Pitkowski, les attentes doivent encore être mesurées : « Aujourd’hui, on l’attend en quarts. Le voir en finale, ce serait énorme et ça arrive avec la conjoncture de plein de choses positives. Il faut combiner énormément de facteurs vertueux pour gagner un Grand Chelem. Et pour le moment, Tsonga reste un outsider à l’US Open. »
Un système qui fonctionne
La nomination d’un staff à deux têtes avec Nicolas Escudé et Thierry Ascione en octobre dernier avait suscité une petite vague de scepticisme. Balayée par ce succès. « Ce qu’il s’est passé ces derniers mois est d’autant plus compliqué quand on a un joueur qui était cinquième mondial et qui a disputé une finale en Grand Chelem, rappelle Di Pasquale. Le staff est complémentaire, il se partage un certain nombre de semaines et connait parfaitement le tennis. C’est un staff qui bosse et qui n’avait pas été récompensé jusque-là. Réussir avec Jo, c’est allé chercher un grand Chelem. Le but ultime, ce n’est pas gagner un Masters 1000 parce qu’il l’a déjà fait. »
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