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Simon : « Mon état d’esprit ? Je ne sais pas moi-même »

Gilles Simon

Gilles Simon - -

Quelques heures après la naissance de son fils, Gilles Simon s’est qualifié pour le troisième tour de l’US Open en dominant l’Allemand Philipp Kohlschreiber en cinq sets (4-6 6-3 1-6 6-1 6-3). Le Niçois s’apprête à défier Rafael Nadal ce dimanche… avec le désir pressant de revenir en France.

Gilles Simon, comment avez-vous vécu ce match contre Kohlschreiber après avoir appris la naissance de Timothée ?
Ça a été assez difficile. Il y a eu une énorme déception de ne pas pouvoir être là. J’aurais vraiment aimé qu’il n’arrive pas quatre semaines en avance. Ce n’est pas de bol. Je me suis réveillé là-dessus et ça m’a fait bizarre. J’en ai parlé avec mes proches pour savoir quoi faire, et à l’arrivée j’ai réussi à disputer un bon match.

Etait-ce difficile de se motiver ?
Il peut y avoir moins de motivation, mais il y a plus de relâchement. Je me suis dit que si je perdais ça n’allait pas m’affecter du tout. C’était aussi difficile d’avoir vraiment envie de gagner ce match-là. Je n’ai pas dit un mot en cinq sets, ce qui n’a jamais dû m’arriver !

Il doit vous tarder de rentrer en France...
Quand je me suis endormi, il n’y avait aucun signe de quoi que ce soit et le matin j’entends « Je perds les eaux, je suis à la maternité. » Je ne pouvais pas y être à temps. Je me suis dit que c’était fabuleux si je battais Kohlschreiber et que c’était encore plus fabuleux si je perdais.

Après votre succès, vous n’avez rien fait pour célébrer la naissance. Pourquoi ?
J’ai rarement mêlé ma vie privée au tennis. Ce n’est pas facile d’expliquer mon état d’esprit car je ne sais pas moi-même. On a décidé que je devais finir mon tournoi.

Et maintenant Nadal, que vous avez souvent ennuyé par le passé...
Mais j’ai souvent perdu aussi. J’aime bien, car il y a du combat physique. Parfois j’ai réussi à l’inquiéter mais aussi j’ai eu des balles de set que je n’ai pas converties. C’est un des rares matches où on entre en se disant qu’on est moins fort que l’autre. On y va pour un défi. J’espère jouer tôt dans la journée car les avions sont le soir !

Propos recueillis par Eric Salliot à New-York