Bartoli : « J’y ai toujours cru »

Marion Bartoli en finale de Wimbledon - -
Marion, vous voilà de nouveau en finale de Wimbledon.
J’ai du mal à réaliser encore que je suis en finale de Wimbledon. J’étais juste concentrée pour essayer de faire le meilleur match aujourd’hui. C’est ce que j’ai réussi à faire. C’est moi qui vais chercher ce match. L’accolade que j’ai eue à la fin avec Kirsten était un beau moment d’émotion.
Il y a eu tellement d’émotions. Vous tombez à genoux, puis vous vous asseyez…
En fait, je suis vachement souple quand on y regarde bien (rires). C’était juste un moment incroyable. J’avais la chair de poule. De finir comme ça, de ne servir que des premières balles, de faire un jeu quasi parfait. De monter au filet, de gagner le match… on rêve de ces moments-là. Pour moi, le faire sur ce Central quasi plein, c’était juste incroyable. Je suis sorti du court, il y a des gens qui m’attendaient et qui étaient en pleurs.
Et ces larmes alors : c’étaient des larmes de quoi ?
De joie, de bonheur. La tension était retombée. Je voyais bien que Kirsten avait mal au genou, qu’elle appelait le kiné, que ce n’était pas facile. Il fallait que je reste concentrée. Il y a un peu tout qui se relâche. C’est du bonheur pur d’être à nouveau en finale. Je n’arrêtais pas de me dire ‘c’est incroyable’. Et voilà, j’y suis.
Si on vous avait dit il y a quinze jours que vous seriez en finale de Wimbledon…
J’aurais eu du mal à vous croire. Au fond de moi, je savais que c’était possible. Le niveau de jeu que j’avais lors de mon premier match à Eastbourne était un de mes meilleurs sur gazon. J’avais tout de suite fait une bonne performance. Malheureusement, j’étais tombée malade. Je sentais que mon niveau de jeu était en train de revenir, que j’avais besoin de reprendre un peu d’énergie et que si je continuais comme ça, j’avais au moins la possibilité d’aller en 2e semaine. Après, tout était possible. J’ai cru en mes chances et je suis allée chercher les victoires les unes après les autres.
« Inconcevable que mon père ne soit pas là »
Vous dites avoir cru en vos chances ?
J’y ai toujours cru. J’ai toujours pensé que le travail, la détermination au quotidien, l’investissement total, à un moment donné, m’offriraient une nouvelle occasion. Là, je suis vraiment allée la chercher, cette opportunité.
Votre père sera-t-il là samedi ?
Oui. C’est capital pour moi. Il est ce que je suis aujourd’hui. Il fait partie de moi. Il m’a tout appris sur le court de tennis. C’est normal de partager les grands moments d’une carrière de tennis avec lui. Pour moi, c’est inconcevable qu’il ne soit pas là.
Votre finale perdue en 2007 va-t-elle vous aider dans votre approche de celle de samedi ?
Je n’ai pas eu le temps de la préparer cette finale. J’ai fini tard et il a refallu repartir le lendemain. J’ai fait la récupération que j’ai pu et après je devais aller affronter Venus Williams. Là, je vais pouvoir décompresser, me reposer, ne pas passer trop de temps ici pour ne pas perdre trop d’énergie et faire le vide. Ce sera une approche totalement différente. Mais oui, en avoir jouer une, ça va m’aider forcément.
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