Federer-Murray, rendez-vous avec l’histoire

Roger Federer - -
Federer-Murray, voilà sans doute l’une des finales du Grand Chelem les plus excitantes de ces dernières années. Tombeurs respectifs de Djokovic et Tsonga en demi-finales, le Suisse et le Britannique ne se disputeront pas seulement une ligne prestigieuse au palmarès. Ce dimanche, l’un ou l’autre écrira une page de l’histoire du tennis. Bien sûr, le court central penchera en faveur d’Andy Murray. Après trois finales et autant de défaites (US Open 2008, Open d’Australie 2010, 2011), « Andy le maudit » veut devenir « Andy le béni ». Car en cas de victoire à domicile, il deviendra le premier tennisman britannique à remporter Wimbledon depuis Fred Perry en 1936. Soixante-seize ans d’attente, c’est long. Très long.
« Et puis il le mérite, il vit pour le tennis, note Jo-Wilfried Tsonga, beau perdant. Même si je mettrais une petite piécette sur Roger, si Andy gagne, ce sera encore plus beau. Roger a tellement gagné de tournois du Grand Chelem ! Si Andy pouvait en gagner un, ce serait cool pour le tennis. » Gros problème. Comme le sous-entend Tsonga, Roger Federer est un peu chez lui à Wimbledon. Le Suisse disputera sa 8e finale sur le gazon anglais, un record. « Gérer une finale ici, c’est presque comme quand il se lève pour prendre son petit dej’ », se marre Lionel Roux, l’entraîneur des Bleus en Coupe Davis. Roger Federer a remporté six de ses huit finales (2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2009).
Leconte : « Federer est plus fort »
S’il ajoute un septième succès cet après-midi, il égalera le record de victoires à Wimbledon détenu par Pete Sampras. L’Américain pourra alors doublement le maudire. Car Federer récupérera aussi le fauteuil de numéro un mondial délaissé il y a deux ans, égalant par la même occasion son record du nombre de semaines passées tout en haut de la hiérarchie mondiale (286 en tout). Malgré des douleurs au dos et un bilan négatif dans les confrontations directes (8-7 pour Murray), tout semble sourire à celui qui disputera sa 24e finale du Grand Chelem. « Roger est plus fort, bien au-dessus, assure Henri Leconte. La pression sera énorme sur Murray. » Et puis s’il devait laisser le triomphe à Andy Murray, Roger Federer pourra se rattraper dans quelques semaines, encore à Wimbledon, lui qui briguera une médaille d’or olympique, l’un des derniers titres majeurs (avec la Coupe Davis) qui manque à son impressionnant palmarès.