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Le « D-Day » de Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga - -

Le Manceau affronte Andy Murray ce vendredi en demi-finale de Wimbledon. Un match qui s’annonce historique face à l’Ecossais, soutenu par toute une nation. Le n°1 français va devoir sortir le grand jeu pour disputer la deuxième finale de Grand Chelem de sa carrière.

Jeudi après-midi. Au milieu des propriétés cossues, Jo-Wilfried Tsonga répète ses gammes sur l’un des courts d’Aorangi Park. A l’ombre des regards, le Manceau profite de la quiétude du complexe privé, situé en contrebas du court n°1 de Wimbledon, pour faire le vide. Et le plein de concentration. Après avoir bossé en compagnie de son sparring-partner, il invite les journalistes français à le rejoindre. Loin des caméras et des micros anglais. « J’avais envie de me retrouver ici, confie le n°6 mondial. J’adore cet endroit. Il y a des arbres, on se sent à la campagne. On est au calme avant la tempête… » Car la tempête, c’est pour ce vendredi ! « Jo » va disputer sa quatrième demi-finale de Grand Chelem, la deuxième de suite à Wimbledon.

Face à Andy Murray, le chouchou du Royaume, il jouera en terrain hostile. « Ça va être de la folie douce, sourit Tsonga. Il va avoir la plupart des gens avec lui. Mais ça va lui mettre une petite pression. Il est censé gagner. Donc ça ne va pas être évident pour lui. Parce que je ne suis pas le dernier des tondus sur gazon ». Après avoir failli déclarer forfait à cause d’un doigt douloureux, le n°1 français a profité d’un tableau abordable, rapidement délesté de l’épouvantail Rafael Nadal, pour se hisser dans le dernier carré du Grand Chelem londonien. Mais pour s’offrir le scalp du rouquin écossais, il va devoir élever son niveau.

Clément : « Jo a l’habitude des grosses ambiances »

En six confrontations, Tsonga n’a battu Murray qu’une fois. C’était à au premier tour de l’Open d’Australie 2008. Le seul tournoi où il atteint une finale de Grand Chelem. Un signe du destin ? « Il faut y croire, assure Arnaud Di Pasquale, le responsable du haut niveau masculin à la FFT. Je pense qu’il peut le faire. C’est du 50-50 sur le papier. Murray sera à domicile. Mais dans la peau d’outsider, Jo va pouvoir se lâcher complètement ». Sevré de victoire à Wimbledon depuis le sacre de Fred Perry en 1936, la Grande-Bretagne compte sur Murray pour redorer son blason. C’est donc avec les espoirs de toute une nation que le n°4 mondial se présentera sur le Centre Court.

Une pression étouffante dont pourrait profiter Tsonga. A condition d’entrer sans complexe dans la partie. « Jo a l’habitude des grosses ambiances, il joue régulièrement la Coupe Davis, rappelle Arnaud Clément, le nouveau capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. Ça sera forcément un petit plus pour Murray, mais je ne pense pas que ça jouera énormément sur le résultat final du match ». Un match programmé en deuxième position, après un Federer- Djokovic qui s’annonce dantesque. Le temps pour Tsonga de décompresser une dernière fois. Avant son rendez-vous avec l’Histoire.

Alexandre Jaquin avec Eric Salliot, à Wimbledon