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Murray pour vaincre le sort

Andy Murray

Andy Murray - -

Face à Rafael Nadal, Andy Murray a l’occasion, 72 ans après Bunny Austin, d’être le premier Britannique à disputer une finale à Wimbledon. A condition de résister à la pression et de prendre le maximum de risques.

1938. Henry Austin, dit « Bunny », s’incline en finale de Wimbledon devant l’Américain Donald Budge. Depuis les trois sets perdus par l’Anglais, aucun joueur britannique n’est parvenu à se hisser en finale du tournoi londonien. Tim Henman a bien essayé. Il s’est cassé les dents à quatre reprises à l’étage inférieur (1998, 1999, 2001 et 2002). Murray également. La saison dernière, l’Ecossais avait craqué, après avoir ravi la première manche, sous les coups de boutoir d’Andy Roddick. Cet après-midi face à Rafael Nadal, Murray va retenter sa chance, devant un public acquis à sa cause. Allié ou ennemi ?

« C’est un gros point d’interrogation, estime Patrice Dominguez, l’ex-DTN de la Fédération française de tennis. Il y a une chape de plomb sur les joueurs britanniques. En tout cas, le public sera à fond derrière lui. Et Murray aura besoin de ça. » Outre l’aspect mental et sa confiance avant le match (« J’ai joué quatre fois contre Nadal en Grand Chelem et j’ai gagné deux fois. Je dois me rappeler de ça »), le natif de Dunblane devra forcer sa nature. « Il lui faudra être agressif en permanence, poursuit Dominguez. On ne gagne pas à Wimbledon en attendant et on ne bat Nadal non plus comme ça. Les joueurs comme ça, il faut leur marcher dessus. Murray ne devra pas attendre de défaillance de la part de Nadal. Il devra prendre l’initiative, piquer son adversaire et se montrer intraitable au service. »

Marcher sur Nadal

En face, « Rafa » ne fera pas le moindre cadeau. Inquiété par Robin Söderling en quarts, le Majorquin a déjà joué deux finales sur le gazon anglais (2006, 2007) et soulevé le trophée il y a deux ans au terme d’une finale d’anthologie. Même si son jeu n’est pas séduisant, l’Espagnol fait le boulot. « Il n’a pas été très bon à Roland-Garros mais en demie et en finale, il a été étourdissant, rappelle Patrice Dominguez. Etre à ce stade de la compétition, aller en finale sont des choses normales pour lui. » Un peu moins pour Murray. « Il progresse, poursuit Dominguez. Son objectif en début de saison était de briller lors des tournois du Grand Chelem. Il a fait une finale à l’Open d’Australie. Il a bien joué à Paris. Il a mûri. » Suffisamment pour écrire l’histoire ?

Alix Dulac