Wimbledon : Bartoli, la métamorphose

Marion Bartoli - -
Qui est vraiment Marion Bartoli ? La joueuse « Docteur Jekyll », incapable de franchir le 3e tour d’un Grand Chelem ni de battre la moindre joueuse du Top 20 en début de saison, ou bien la « Misses Hyde », qui croque ses adversaires depuis le début de Wimbledon ? Un peu des deux, sans doute, même si la Française (28 ans) semble en passe de montrer durablement son meilleur visage. Car quelque chose a changé chez la native du Puy-en-Velay. Son attitude, déjà. Sereine sur le court, elle semble être plus épanouie que jamais en dehors. Une conséquence des changements opérés dans sa garde rapprochée ? Patrice Dominguez valide cette option.
« Marion a changé de style d’entraînement en quittant son père en début d’année. Elle voulait plus de liberté, une sorte d’émancipation, déclare le membre de la Dream Team RMC Sport. Cela n’a pas marché la première fois. Mais ensuite, elle s’est rendue compte qu’elle était capable de s’assumer. C’était peut-être le moment de prendre un élan avec une autre forme d’entraînement et une autre approche des matchs. C’est une preuve de maturité. » Marion Bartoli ayant demandé à Walter, son père et mentor, de prendre du recul, c’est désormais Thomas Drouet qui coache la 15e mondiale au quotidien. Et visiblement, la méthode de l’ancien souffre-douleur de John Tomic porte ses fruits.
Bartoli : « Pas de potion magique »
Dans le box de la Française à Wimbledon, Thomas Drouet n’est pas seul. Amélie Mauresmo, qui a réussi « l’exploit » de faire revenir Bartoli en Fed Cup, est également présente. « Je vais la ligoter dans la chaise et elle ne va plus pouvoir partir, lance Bartoli. On va s’organiser pour qu’elle reste, il n’y a pas de soucis. » Avant d’ajouter : « Il n’y a pas de recette miracle ou de potion magique. C’est moi qui suis sur le terrain et qui crois en mes chances. Mon implication au quotidien fait que j’arrive à produire mon meilleur jeu. Mais c’est vrai que cela serait plutôt pas mal qu’elle reste. »
Mais changer d’entourage n’est pas le remède à tous les maux. Le principal changement chez Marion Bartoli est tout simplement son niveau de jeu. Incapable de tenir la cadence à Roland-Garros, la numéro un française revit sur un gazon qui convient parfaitement à son jeu et où elle a déjà atteint la finale en 2007. Avant une demi-finale à sa portée ce jeudi contre la Belge Kirsten Flipkens, 20e joueuse mondiale, Bartoli n’a pas perdu le moindre set dans un tournoi délesté de ses principales favorites. Même sa future adversaire est sous le charme : « Ce n’est pas facile de jouer contre elle. Et puis, elle a déjà l’expérience d’avoir joué une finale ici. Je la connais un petit peu, c’est une fille très sympa et on se parle sans problème. » Pour Bartoli, tous les voyants sont décidément au vert.
A lire aussi :
>> Dominguez : « La carrière de Bartoli est relancée »
>> Wimbledon : Bartoli reverdit