Wimbledon : Bartoli peut-elle le faire ?

Marion Bartoli - -
OUI
L’expérience d’une finale
C’était en 2007 face à Venus Williams. Après avoir écarté Justine Henin en demi-finale, la joueuse alors âgée de 23 ans n’avait bénéficié que d’à peine 24h de récupération avant de défier l’Américaine. « Je n’ai pas eu le temps de préparer cette finale, se souvient-elle. J’ai fait la récupération que j’ai pu. Là, je vais pouvoir décompresser, me reposer, ne pas passer trop de temps ici pour ne pas perdre trop d’énergie et faire le vide. Ce sera une approche totalement différente. Avoir joué une finale va m’aider forcément. »
Un mental à toute épreuve
C’est son atout majeur. Sur le court, la Française ne se pose aucune question. « Elle ne ressent pas la pression, souligne son coach Thomas Drouet. Elle est habitée. » Voilà pourquoi sa présence en finale ne doit rien au hasard. « J’y ai toujours cru, assure Bartoli. J’ai toujours pensé que le travail, la détermination au quotidien, l’investissement total m’offriraient une nouvelle occasion. »
Une fraîcheur physique
L’une des clés de la finale. La 15e joueuse mondiale n’a passé que 8h45 sur le court depuis le début du tournoi, dont seulement 62 minutes en demie contre Kirsten Flipkens. Sa fraîcheur sera sans doute de son côté face à Lisicki, d’autant qu’elle « monte en puissance depuis le début du tournoi », note Alexandra Fusai, responsable du tennis féminin de haut niveau à la FFT.
C’est un rouleau compresseur
Marion Bartoli est sans pitié pour ses adversaires comme le confirme Patrice Hagelauer, l’ancien Directeur technique national et entraîneur de Yannick Noah : « Elle est assez étonnante dans sa manière de jouer. Elle met les adversaires en panique, à l’image de sa manière de retourner. Ca crispe toutes ses adversaires. » Nouvelle démonstration samedi ?
Les bons tuyaux de Mauresmo
La capitaine de l’équipe de France de Fed Cup a remporté Wimbledon en 2006. Présente à Londres, elle sera aux côtés de Bartoli pour lui donner de bons conseils. « C’est très important pour elle de se retrouver dans une ambiance aux côtés de joueuses qui ont de l’expérience, assure Patrice Hagelauer. Espérons que ça l’aide pour la finale. Amélie sait ce que sait que de gagner, mais elle lui apporte par ailleurs confiance et sérénité. Ça va faire le plus grand bien à Marion. »
Elle s’est émancipée de son père
Depuis qu’elle s’est affranchie de l’omniprésence de Walter, son père et ex-entraîneur, Bartoli revit. « Elle voulait plus de liberté, une sorte d’émancipation, note Patrice Dominguez. Cela n’a pas marché la première fois mais ensuite, elle s’est rendue compte qu’elle était capable d’assumer. » Mais si elle a tiré profit de sa collaboration avec Thomas Drouet, elle pourra compter sur la présence de son père, dans les tribunes, pour la soutenir. « C’est capital pour moi, annonce Bartoli. Il est ce que je suis aujourd’hui. Il fait partie de moi. Il m’a tout appris sur le court de tennis. C’est normal de partager les grands moments d’une carrière de tennis avec lui. Pour moi, c’est inconcevable qu’il ne soit pas là. »
NON
Lisicki est dans son jardin
Le gazon de Wimbledon convient parfaitement au jeu de l’Allemande. Le tournoi britannique est de très loin celui où la 24e joueuse mondiale s’exprime le mieux. Si elle atteint la finale pour la première fois de sa carrière, elle compte aussi une demi-finale (2011) et deux quarts en 2012 et 2009. « Je rêve d’être en finale de Wimbledon depuis que je suis toute petite, jubile l’Allemande. C’est un rêve qui devient réalité. » Gare donc à la motivation de la joueuse allemande.
Lisicki est sur un nuage
Elena Vesnina, vainqueur à Eastbourne, Serena Williams, Sam Stosur, Kaia Kanepi et enfin Agnieszka Radwanska, les victimes de Sabine Lisicki à Wimbledon sont pour le moins prestigieuses, alors que Marion Bartoli n’a écarté aucune joueuse classée au-dessus de son 15e rang. Autant dire qu’avec un tel capital confiance, l’Allemande ne redoute pas un seul instant ce dernier obstacle.
Lisicki, l’héritière de Steffi Graff
Sabine Lisicki est la première joueuse allemande à atteindre la finale de Wimbledon depuis Steffi Graff en 1999. La légende du tennis féminin n’a pas tardé à envoyer un SMS à l’adversaire de Bartoli. « Je ne réalise pas encore, affirmait-elle lorsqu’on l’interrogeait sur son illustre aînée. Je suis venu ici pour gagner des matches et ça marche. » Nul doute que l’aide précieuse de Steffi Graff sera utile face à Bartoli.
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